Notre recherche qualitative, selon une perspective constructiviste, porte sur le choix scolaire des parents immigrants du Lycée Claudel, une école française à Ottawa, et sur l’engagement au français de leurs enfants. Cette recherche est une étude de cas qui s’appuie sur un cadre théorique faisant appel à plusieurs concepts clés : le choix scolaire, le marché, le capital, la reproduction, l’habitus, la représentation, la distinction, l’engagement, le maintien des langues et l’identité. Elle a pour objectif de répondre à trois questions : 1) comprendre pourquoi et comment les parents font le choix scolaire, 2) comment leurs enfants le vivent et 3) comment ce choix a un impact sur l’identité de certains enfants. Bien que le français se trouve à Ottawa en contexte minoritaire, il est majoritaire au Lycée Claudel, qui se positionne ainsi comme un haut lieu de distinction. En effet, les parents choisissent ce lycée pour l’accent français de France qui y prédomine alors qu’il n’est pas majoritaire au Canada, mais aussi pour la particularité de son milieu. Quoique tous les parents fassent ce choix en fonction du capital linguistique que représente le français, qui se convertira plus tard, pensent-ils, en capital économique pour donner sur le marché du travail un avenir plus prometteur à leurs enfants, les parents français le font également pour reproduire leur propre scolarité. En choisissant le lycée, les parents qui ne détiennent pas le français affrontent de nombreux enjeux par rapport à l’emploi limité de leur langue maternelle, tels que sa transmission et son maintien au sein de la famille et l’impact des autres langues sur elle. Notre étude montre la reproduction des discours des parents chez tous les enfants par rapport au français distinct appris dans cet établissement scolaire. En outre, certains enfants, qui ont une autre langue maternelle, tiennent compte du mélange culturel et linguistique où ils vivent. Ils décrivent les défis auxquels ils sont confrontés pour maintenir cette autre langue, qui n’occupe pas la même place que le français dans leur vie. À noter que, dans cette école, l’anglais est présent, tout comme dans les écoles de langue française. Enfin, notre étude permet de cerner les traces linguistiques et culturelles qui marquent les identités des enfants qui n’ont pas d’héritage français. Nous constatons que la scolarité en français a des conséquences sur l’identité de ces jeunes : immédiates sur le plan linguistique et, pour certains d’entre eux, plus subtiles sur le plan culturel. Des identités multiples et en mutation en sont le résultat.
En définitive, notre travail souligne l’importance du choix scolaire dans la vie des enfants quand celui-ci est fait dans un contexte minoritaire francophone alors que ce choix est différent de celui de la société majoritaire à laquelle plusieurs familles appartiennent.
Identifer | oai:union.ndltd.org:uottawa.ca/oai:ruor.uottawa.ca:10393/31908 |
Date | January 2015 |
Creators | Kamblé, Sangita |
Contributors | Lamoureux, Sylvie, Milat, Christian |
Publisher | Université d'Ottawa / University of Ottawa |
Source Sets | Université d’Ottawa |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Thesis |
Page generated in 0.0022 seconds