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La causerie au XIXe siècle : les voix d'une écriture médiatique / Talk in Nineteenth-century : voices of a media writing

Au XIXe siècle, alors que triomphe le texte imprimé, on assiste à une valorisation inédite de la parole : la causerie et la conversation sont érigées en mythes et considérées comme des éléments constitutifs de l’identité française, et de nombreuses formes écrites font de la parole un modèle d’écriture. La presse en particulier reconfigure des modèles discursifs pour s’adresser à un public qui se massifie au cours du siècle, et dont la captation devient un enjeu économique et politique. De 1836-1884, période considérée dans ce travail, la transposition de la causerie dans le journal renvoie tout à la fois à une modalité d’écriture influencée par les formes conversationnelles et épistolaires, dont le style se construit dans une tension entre sérialité et originalité, et, par métonymie, à des articles spécifiques. Si l’écriture causée peut être cultivée de façon macrostructurale – elle caractérise toute l’écriture du petit journal notamment –, on considérera plus spécifiquement trois déclinaisons journalistiques de la causerie : la critique littéraire (incluant la critique dramatique, forme majeure de la critique journalistique à l’époque), la chronique journalistique, ainsi que des formes originales de journalisme personnel. Plus qu’un simple dispositif textuel, ou une écriture de repli pour des journaux privés de matière politique, la causerie journalistique porte des enjeux poétiques et génériques notables – l’essor du recueil, des écritures personnelles, polyphoniques ou humoristiques notamment gagnent à être reconsidérées de ce point de vue. En outre, elle participe directement aux reconfigurations du statut de l’homme de lettres au XIXe siècle, à qui elle offre un support pour gérer son image publique et orchestrer son positionnement sur la scène littéraire. / During the 19th century, while the printed text is predominant, we witness a new importance of speech : talk and conversation are erected as myths and considered elements of the French identity, and various written media make speech a model of writing. The press in particular reconfigured discursive models to reach a public that had been growing over the century, and the captivation of whom was becoming an economic and political issue. In 1836-1884, the period considered by the study, the transposition of chatting into newspaper columns recalled both a writing mode influenced by the conversation and epistolary forms, whose style builds itself in a tension between seriality and originality, and, by metonymy, to specific articles. If the spoken writing can be cultivated in a macrostructural way (it characterizes all the writing of the « petit journal » in particular), we will consider more specifically three journalistic versions of the talk : the litirary criticism (including theatre criticism, major form of journalistic criticism at the time), the journalistic chronicle as well as original forms of personal journalism. More than a simple textual device, or a fall backwriting form for newspapers lacking political content, the journalistic talk has important poetic and generic issues  the rise of collections, of personal, polyphonic, or humorous writing in particular merit being reconsidered from this point of view. Besides, it participates to the redefinition of the media writer’s status during the nineteenth century, to whom it offers a way to manage his public image and his position on literary front.

Identiferoai:union.ndltd.org:theses.fr/2017MON30032
Date06 December 2017
CreatorsCarvalhosa Martins, Sandrine
ContributorsMontpellier 3, Perrin-Saminadayar, Corinne
Source SetsDépôt national des thèses électroniques françaises
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
TypeElectronic Thesis or Dissertation, Text

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