La volonté de produire des vues sonores est présente dès les débuts du cinéma, comme en témoignent les expérimentations d'Edison, Lioret, Messter et tant d'autres. Ce mémoire s'inscrira en continuité des études débutées il y a une vingtaine d'années déjà, tendant à montrer que l'utilisation du son in ne débute pas en 1927 avec The Jazz Singer (Alan Crosland). Il s'orientera sur les travaux de Léon Gaumont relatifs à la
synchronisation du son et de l'image par l'entremise de son chronophone, et examinera en quoi cette tentative de synchronisation pourrait participer aux processus attractionnels du cinéma des premiers temps, période d'inventions et d'expérimentations multiples de la fin du XIXème siècle jusqu'aux alentours de 1914. De facto, comme ce cinéma a principalement une dimension exhibitionniste, l'ajout du son postsynchronisé semble renforcer son côté attractionnel prédominant : non seulement on « fait vivre des images », mais en plus on adjoint la possibilité de « donner à entendre », en rendant plus intrinsèquement sensitive l'expérience cinématographique. Il sera principalement question de l'apport de cette nouvelle attraction relativement à plusieurs instances : le fabricant de vues animées, le « metteur en scène », l'exhibiteur et, bien entendu, le spectateur. Ces recherches seront basées sur différents types de « vues phoniques » produites par la compagnie de Léon Gaumont qui soulèveront des questions parallèles tantôt relatives aux appareillages, tantôt relatives aux paradigmes de monstration dans lesquelles ces vues s'inscrivent. Ces divers éléments permettront alors de distinguer à quel(s) niveau(x) se situe la frontière entre « l'attraction d'attraction » et l'attraction en soi, que constitue l'adjonction d'un son synchronisé à l'image. / The desire to add sound to moving pictures can be traced back to the very beginnings of cinema, notably in the experiments conducted by Edison, Lioret, and Messter. This thesis follows the path opened twenty years ago by researchers trying to demonstrate that the use of “in” sound predates the 1927 film The Jazz Singer (Alan Crosland). It will focus on Léon Gaumont’s work on the synchronisation of image and sound through his device, the Chronophone, examining how this attempt at sound synchronisation can be understood as a part of early cinema’s attraction process, during the era of multiple inventions and experimentations, from the end of the 19th century to 1914 approximately. In fact, since early cinema is essentially an “exhibitionist” practice, the addition of post-synchronized sound appears to reinforce its predominantly attractive nature: pictures not only “come to life”, but also “make themselves heard”, making the cinematographic experience all the more intrinsically sensorial. This new attractive dimension is manifest in several instances: from the animated views manufacturer to the director, the exhibitor, and obviously, the spectator. Different types of “phonic views” produced by the Gaumont company are studied, raising parallel questions regarding, on the one hand, the apparatus involved and, on the other hand, the monstrative paradigm to which these views belong. These elements make it possible to distinguish the different levels at which the frontier between the “attraction of attractions” and the attraction of synchronized sound itself is drawn.
Identifer | oai:union.ndltd.org:umontreal.ca/oai:papyrus.bib.umontreal.ca:1866/11025 |
Date | 03 1900 |
Creators | Jory, Emmanuel |
Contributors | Gaudreault, André |
Source Sets | Université de Montréal |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Thèse ou Mémoire numérique / Electronic Thesis or Dissertation |
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