Bâtiments partiellement détruits mais dont les vestiges n’ont pas disparu, les ruines étaient une réalité présente dans les villes du monde romain. Ce travail de recherche se propose d’étudier la manière dont les populations de l’empire, les autorités municipales ou le pouvoir romain percevaient et géraient les édifices vétustes aussi bien que les amas de décombres résultant des destructions. On s’intéressera au quotidien des villes confrontées au délabrement du bâti ainsi qu’aux dévastations exceptionnelles entraînées par des catastrophes, de l’époque augustéenne jusqu’à la fin du IVe siècle. À travers un examen approfondi des sources littéraires et de la documentation juridique et épigraphique, l’objectif est d’analyser les pratiques liées aux ruines, les normes qui les encadraient et les représentations qui permettent de les comprendre. On montrera que les ruines n’ont pas leur place dans la cité : les démolitions doivent toujours être évitées tandis que les bâtiments dégradés doivent être restaurés. L’esthétique des ruines mais aussi leur valorisation comme objet de mémoire sont absentes des textes littéraires et documentaires latins. Au contraire, les bâtiments délabrés et les villes détruites sont associés à la laideur et à la mort et donnent l’image d’un temps de troubles. Les ruines forment alors un contre-modèle, qui permet de révéler, par contraste, l’idéal d’une architecture qui participe à l’ornementation de la cité et contribue à l’âge d’or garanti par l’empereur. / : Partially destroyed buildings, the remains of which persist in time, ruins were part of the reality of Ancient Rome. This research aims at investigating the way the populations of the Empire, the local magistrates or the Roman central power perceived and managed dilapidated buildings as well as the piles of debris resulting from destructions. This study will focus on the everyday life of cities faced with the dilapidation of buildings as well as with exceptional devastations caused by catastrophes, from the Augustinian age to the end of the fourth century A.D. Through a thorough study of literary, legal and epigraphic sources, the purpose is to analyze how ruins were dealt with, taking into account the rules and norms which applied to them, as well as the mental representations which enabled their understanding. We shall demonstrate that ruins have no place in the city. Demolitions should always be avoided, and dilapidated building should be restored. Any aesthetic aspect of the ruins, or their use as places of memory, are absent from Latin texts. On the contrary, dilapidated buildings and destroyed cities are associated with death and unsightliness and reflect a troubled era. Ruins constitute a counter-model which enables the revelation, by contrast, of an ideal architecture which contributes to the ornamentation of the city and to the elaboration of the Golden Age announced by the Emperor.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2015PA080097 |
Date | 03 December 2015 |
Creators | Davoine, Charles |
Contributors | Paris 8, Saliou, Catherine |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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