La présente thèse porte sur des mobilisations citoyennes qui ont court depuis quelques années à Saint-Pétersbourg, en Russie, contre la densification urbaine. La transformation de l’espace urbain en commodité a entraîné une augmentation fulgurante des constructions et ce, tant dans les périphéries qu’au centre-ville. La redéfinition de l’espace urbain, conséquence de la chute du régime communiste, a provoqué l’érosion d’espaces considérés comme publics et de nombreux espaces verts. De nombreuses voix se sont élevées pour dénoncer ce qui est souvent qualifié de catastrophe pouvant mener à la « disparition » de Saint-Pétersbourg. Je me suis intéressée à trois aspects de la mobilisation citoyenne contre la densification urbaine : 1) l’opposition de résidents à des projets de constructions qui menacent directement leur environnement immédiat; 2) les efforts de certaines organisations citoyennes pour sauver des espaces verts menacés et; 3) la mobilisation provoquée par la démolition du patrimoine historique. J’ai tenté de comprendre pourquoi la lutte contre la densification urbaine constitue la principale cause de mobilisation à Saint-Pétersbourg en ce début de 21e siècle. Je me suis questionnée sur le sens de cette mobilisation et sur les raisons qui poussent des citoyens à se transformer momentanément en activistes. J’ai examiné l’histoire singulière de cette ville et son passé de résistance qui ont contribué à donner naissance à une identité particulière qui a perduré au fil des siècles, malgré les guerres et les bouleversements politiques. L’analyse des récits et des actions des résidents a révélé que la densification urbaine met en lumière plusieurs enjeux qui touchent la société russe contemporaine, comme le fossé grandissant entre les riches et les pauvres et la perte de confiance aux autorités. La densification urbaine représente, pour ses opposants, une perte de qualité de vie. Mais les Pétersbourgeois qui s’unissent pour préserver leur ville craignent aussi que la densification urbaine mène à la disparition de la mémoire et de la culture incarnées par tous ces lieux menacés. En exprimant leur désaccord contre les divers projets qui envahissent la ville, les résidents souhaitent aussi faire entendre leur voix et participer de manière active à l’élaboration d’une vision qui prendrait en compte les intérêts non seulement de la classe dirigeante, mais de l’ensemble de la population. En ce sens, les mobilisations contre la densification urbaine constituent une tentative de (ré)appropriation de la ville, tant sur le plan matériel que symbolique. / This thesis examines the recent mobilization of citizens against urban densification in St-Petersburg, Russia. Urban spaces have undergone major transformations following the collapse of the communist regime. The commercialization of public spaces has caused a huge increase in the number of constructions in St-Petersburg. The redefinition of urban space has led to an erosion of what had been considered public spaces and has greatly affected the city’s green space. In the past few years a great number of voices have been raised to condemn this privatization of public space. In the opinion of many, in-fill construction can lead to a catastrophe: the disappearance of St-Petersburg. I have examined three aspects of this mobilization: 1) the opposition of residents against projects threatening their immediate living space; 2) the efforts displayed by local organizations to save public spaces and; 3) the mobilization against the destruction of historical monuments. My aim was to understand why the battle against urban densification has become the number one cause around which inhabitants of St-Petersburg mobilize today. I have tried to understand the meaning of this mobilization, and looked into the reasons why residents become activists. I have investigated the history of the city and its past tradition of resistance to see if I could find insights into current anti-densification movements. Since its very foundation St-Petersburg has developed its own identity, which has been transmitted from generation to generation and has survived wars, revolutions and political changes. The stories and actions of residents involved in the battle against in-fill construction reveal many issues pertaining to contemporary Russian society, including the growing gap between the wealthy and the rest of the population, and the loss of trust in the political class. From the standpoint of its opponents, urban densification is harmful to the quality of life of residents. But the residents of St-Petersburg who unite to protect their city also fear that urban densification will lead to the vanishing of a memory and a culture held by all these threatened places. By expressing their disagreement concerning construction projects, these residents wish to have their voices heard. They also wish to participate actively in the elaboration of a vision of their city that would take into account the interests of all citizens, not only a select few. In this sense, citizen mobilization against urban densification represents an attempt at (re)appropriating the city, both on a material and symbolic level.
Identifer | oai:union.ndltd.org:LACETR/oai:collectionscanada.gc.ca:QMU.1866/4777 |
Date | 08 1900 |
Creators | Dussault, Annie Pénélope |
Contributors | Tuite, Kevin J. |
Source Sets | Library and Archives Canada ETDs Repository / Centre d'archives des thèses électroniques de Bibliothèque et Archives Canada |
Language | French |
Detected Language | English |
Type | Thèse ou Mémoire numérique / Electronic Thesis or Dissertation |
Page generated in 0.0023 seconds