Comment les habitants ont-ils vécu d’une part la construction dans les années 1970 d’un grand périmètre irrigué dont les terres ont été collectivisées, d’autre part la décollectivisation intervenue une vingtaine d’années plus tard ? Ces deux événements constituent deux ruptures qui modifient à chaque fois les conditions de vie et de travail ainsi que l’environnement des habitants à travers l’occupation des sols, les services publics et les paysages. Trois périodes se succèdent dans les discours des interlocuteurs, chacune s’érigeant comme un point de comparaison pour les deux autres : la première est une sorte d’époque immémoriale pendant laquelle les premiers arrivants, vivant chichement et dépendant de la pluie divine pour leurs cultures, se seraient approprié les terres de ce plateau présenté comme désertique ; la seconde est caractérisée par une mainmise de l’Etat sur les terres et un contrôle des personnes qui s’accompagne d’un sentiment de sécurité et de prise en charge au sein d’une collectivité hiérarchisée ; la troisième est marquée par une augmentation des marges d’enrichissement mais également une dégradation des services publics et une précarisation des plus démunis dans un contexte plus concurrentiel, d’où une instrumentalisation des identités pour légitimer ou exclure de l’accès aux ressources. / How did the dwellers experience the implementation of the Al-Assad State Farm, a large-scale collectivised irrigation project in the 1970s, and its subsequent dismantling two decades later ? These two events reshaped living and working conditions, public service delivery, land use, the physical environment and landscape. Interlocutors’ discourse construes three successive periods, with each one as a point of comparison for the two others: the first, “time immemorial”, during which first comers, frugal and dependent upon Providence for rain for agriculture, appropriated plateau lands, described as a part of the desert. The second period was characterised by State seizing of the lands and control of both space and dwellers. In parallel this hierarchical community structure produced a sense of security and State support. The third was a period of relative increase in wealth, a degradation of public services, and the social exclusion of impoverished people due to a more competitive context. Exclusion from and access to resources was legitimised through the instrumentalisation of identity.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2014PA010613 |
Date | 05 December 2014 |
Creators | Foy, Roman-Oliver |
Contributors | Paris 1, Tabeaud, Martine |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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