Les auteurs de théâtre (ou les duos auteur/metteur en scène), sur lesquels porte notre étude, s’intéressent au réel dans sa pluralité, sans avoir d’image du monde : ils semblent avoir intégré « la fin du monde ». Leur écriture s’inscrit de plain-pied dans le monde « démondé » qui est le nôtre. Elle cherche à se situer au plus près de la profusion et de la dispersion, qui le caractérisent. Mais l’ambition de ces artistes n’est pas simplement de manifester la fin du monde. Ils sont dans l’après, dans l’urgence de sentir (ou de donner à sentir) à quoi elle peut ouvrir : à quelle vie vivable ? à quelle possibilité d’habiter le réel ? S’ils ont fait le deuil du monde comme tout-structure et d’une place revenant à l’homme au sein d’une telle ordonnance, ils n’ont pas fait le deuil, en revanche, de la possibilité de (re)faire monde. Leur geste semble sous-tendu par la nécessité d’ouvrir à un tel recommencement.Au sein du corpus étudié, la thèse repère trois veines théâtrales, ouvrant à trois types de praxis du monde : premièrement, un théâtre de l’approbation du réel (celui de Philippe Dorin et Michel Froehly) ; deuxièmement, des théâtres de la réeffectuation du réel (ceux de Pascal Rambert et d’Olivier Cadiot et Ludovic Lagarde) ; enfin, troisièmement, des théâtres ouvrant, ne serait-ce qu’un temps, à la possibilité d’une « conversion » de monde (ceux de Joël Pommerat, Jan Lauwers et Nature Theater of Oklahoma). Elle s’intéresse aux formes que ces théâtres inventent pour représenter ou mettre en oeuvre ces recommencements, et ce faisant, redonner « croyance au monde ». Car l’enjeu, majoritairement, semble bien être d’inventer un théâtre de la « croyance au monde ». / Authors/directors (or author / director duets) analyzed in our study are interested in the real in its plurality, without having an image of the world: they seem to have integrated "the end of the world". Their writing is fully inscribed in our “deworlded”world. It seeks to be located as close as possible to the profusion and thedispersion which characterize it. But the ambition of these artists is not just to showthe end of the world. They deal with what comes after, in a hurry to feel (or to givethe feeling of) what this end can open to: to which life worth living? to whichpossibility to inhabit the real? If they have mourned the world as a whole-structureand a place for men in such an order, they have not mourned, however, thepossibility of (re)doing (the) world. Their gestures seem underpinned by the need toopen to such new beginnings.Within the corpus we have studied, this dissertation identifies three theatrical veins,opening to three types of praxes of the world: first, a theater of the approval of thereal (that of Philippe Dorin and Michel Froehly); second, theaters of the remakingof the real (those of Pascal Rambert, and of Olivier Cadiot and Ludovic Lagarde);third, theaters opening, if only one moment, to the possibility of a “conversion” ofthe world (those of Joël Pommerat, Jan Lauwers, and Nature Theater of Oklahoma).It analyzes the forms which these theaters invent to represent or implement thesenew beginnings, and in doing so restore a “belief in the world”. What is at stake, inmost cases, seems to be the invention of a theater of the “belief in the world”.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2015USPCA031 |
Date | 23 January 2015 |
Creators | Vandenbussche-Cont, Marie |
Contributors | Sorbonne Paris Cité, Danan, Joseph |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | English |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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