La représentation de Satan et de ses différentes dénominations a constitué un sujet majeur de l’histoire de l’art occidental chrétien des premiers siècles de notre ère jusqu’au début du vingtième siècle. Alors que nous estimions le thème définitivement abandonné suite au fort recul de la pensée religieuse – notamment de la croyance au Diable – dans les sociétés actuelles, nous relevons que l’art contemporain lui accorde une place prépondérante dans sa production et ses manifestations. Le constat de ce décalage ostensible est à l’origine de la volonté d’étudier les raisons, les expressions et les conséquences qui accompagnent la présence de Satan dans l’art d’aujourd’hui. Pour rendre compte de cette discordance, cette thèse se scinde en trois mouvements : une étude comparative de l’histoire de la figure entre son passé et son présent, puis de sa disparition relative à sa réincarnation effective ; une analyse du traitement de l’imagerie diabolique par les artistes, et des messages qu’ils transmettent à travers elle ; une réflexion sur la survie théorique de la figure, et sur le silence du monde de l’art face à l’omniprésence de sa représentation. Le «retour» du Diable s’explique par deux raisons principales : détaché de ses racines théologiques, il est devenu aisément manipulable ; héritière de son glorieux passé, son image possède une force symbolique irremplaçable. La figure de Satan dans l’art contemporain est le reflet de nos sociétés, de nos angoisses, et de nos espoirs de libération – symptôme et possible remède. Vouloir l’ignorer revient à refuser d’affronter la préoccupante situation sociopolitique du monde : un vœu pieux potentiellement dangereux. / The representation of Satan in his various denominations has constituted a major topic for Western Christian art history, from the first centuries A.D. to the beginning of the twentieth century. While, following the large decline of religious thought and of the belief in the Devil, the theme was considered as permanently obsolete in our present day societies, we notice that contemporary art provides it a leading place in its productions and expressions. The genuine will to study the reasons, the manifestations and the consequences accompanying the presence of Satan in today’s art comes from the observation of this blatant discrepancy. In order to figure out this discordance, this thesis is divided in three parts: a comparative study of the figure between its past and its present, then from its relative disappearance to its effective reincarnation; an analysis of the diabolical imagery as it is treated by artists, and of the messages they deliver through it; a reflection on the theoretical survival of the figure, and on the art world’s silence in the face of his omnipresent representation. The Devil’s “come back” can be explained by two main reasons: cut from his theological roots, this character is easily maneuverable; his image possesses an irreplaceable strength inherited from his glorious past. The figure of Satan in contemporary art mirrors our societies, our fears, our hope for liberation – a symptom and a possible remedy. To try to avoid it is to refuse to contend with the worrying socio-political situation of the world: a potentially dangerous vain wish.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2018PA01H049 |
Date | 29 September 2018 |
Creators | Bianciotto, Benjamin |
Contributors | Paris 1, Dagen, Philippe |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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