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Les représentations chrétiennes dans le roman français contemporain de 1991 à nos jours / Christian representations in french contemporary novel from 1991 to today

La réappropriation de l’eschatologie judéo-chrétienne par les doctrinaires politiques du XIXe siècle est un topos de l’histoire des idées ; le soubassement religieux de l’idéologie démocratique du XXe siècle, quoique moins éclatant, est tout aussi réel. Quant à l’art, ouvrant dans un monde ultra-territorialisé le champ de l’extraterritorialité par excellence, il constitue peut-être la dernière altérité du discours rationnel positiviste. La théorie spéculative de l’Art a montré en quoi la littérature se rapproche plus d’un logos que d’une tekhnè, et l’écrivain de la figure du messager plutôt que de celle de l’artisan. En outre, dans sa tentation des origines, l’inspiration artistique appelle la surenchère : de mot en mot, on en vient au Verbe, et d’idée en idée au Saint-Esprit. Qu’il le transpose ou le critique, l’illustre ou le rejette, le livre a toujours entretenu des rapports étroits au Livre — et il y a là plus qu’une simple homothétie médiologique, où tout incipit vaudrait genèse. Parmi les pratiques actuelles de transplantation de l’héritage chrétien dans le roman, rares sont les ambitions architectoniques, les prolongements majestueux ; plus fréquents sont les greffons ou les scories. Fragments d’ensembles qui n’existent plus. Il s’agira donc ici de mettre en lumière ces nouvelles insertions du sacré dans l’univers profane de la littérature et d’en étudier la nature singulière en lien avec l’actuelle société française. Et de démontrer qu’entre modèle descriptif, recours spéculatif et détour narratif, le christianisme, plus qu’un simple référent parmi d’autres, demeure, en dépit d'une sécularisation de la société, l’un des horizons privilégiés de la création romanesque française d’aujourd’hui. / The taking back of the Judeo-Christian eschatology by political theorists of the nineteenth century is a topos of the history of ideas. Though it is less obvious, the religious foundation of the democratic ideology of the twentieth century is just as real. As for art, since it is perhaps the last otherness of positivist rational discourse, it leads, in an overterritorialized world, to the extraterritorial field par excellence. The speculative theory of Art showed how literature is much more a logos than a tekhnè, and how the writer is closer to the figure of the messenger than to that of the craftsman. Moreover, in its temptation of origins, artistic inspiration calls for upmanship: word by word, we come to the Word, and from idea to idea to the Holy Spirit. Shall it transpose or criticize it, illustrate or reject it, the book has always had close relations to the Bible – and those relations are much deeper than an simple mediological homothety, where every beginning would count as a genesis. Among the current practices of transplantation of the Christian heritage in the novel, few are architectural ambitions or big extensions; most common are grafts or slags. Fragments of bigger schemes that no longer exist. Our aim is to highlight the new insertions of the sacred in the profane world of literature and to study its unique nature in connection with the current French society. And to demonstrate that between descriptive models, speculative crutches and narrative detours, Christianity, more than a mere referent among others, remains, in spite of society’s secularization, one of the privileged backgrounds of French fictional creation today.

Identiferoai:union.ndltd.org:theses.fr/2016MON30018
Date04 November 2016
CreatorsRambaud, Mathias
ContributorsMontpellier 3, Lafont, Suzanne
Source SetsDépôt national des thèses électroniques françaises
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
TypeElectronic Thesis or Dissertation, Text

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