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La desserte maritime et terrestre de l’Europe en trafics conteneurisés à l’horizon 2030 / Connecting Europe with containerised transport in 2030

La mondialisation se manifeste comme une évidence ordinaire, à tous les coins de la planète. Comme beaucoup de nos contemporains, nous sommes persuadés de vivre un phénomène complètement inédit. Pour l’historien économiste, parler de mondialisation au singulier reviendrait à ignorer toutes les autres. Il n’est donc pas question ici de nier la vigueur de l’actuelle mondialisation, mais de bien saisir l’ampleur d’un phénomène permanent désormais lié à la conteneurisation. C’est d’ailleurs à la lumière du passé qu’on peut le mieux comprendre les débats actuels et appréhender l’avenir. Mais l’avenir est en grande partie déterminé par un certain nombre de facteurs de changement. S’il n’est pas possible de prédire l’aboutissement final du jeu de ces facteurs, on peut néanmoins spéculer sur la façon dont chacun d’eux peut influer sur l’avenir de l’économie européenne en général, et sur les conséquences qui peuvent en résulter pour la desserte de l’Europe en trafic conteneurisé. Certains de ces facteurs peuvent directement influer sur les points forts et les points faibles des modèles existants ; d’autres peuvent avoir des impacts indirects.Ce travail de thèse se veut un essai dédié à tous les praticiens et universitaires intéressés par le commerce maritime. Ce n’est pas un écrit de certitudes ou bien encore un concentré d’érudition; il ne cherche pas à traiter de tous les aspects du transport maritime et de l’histoire économique de l’Europe. L’Europe, qui ne représente que 7% des terres émergées, est une péninsule bordée de trois cotés par la mer et qui ne dispose sur le quatrième coté d’aucune limite géographique particulièrement nette la séparant du reste du continent eurasiatique. Cette Europe géographique a d’ailleurs rarement coïncidé avec l’Europe économique. Il faut, en effet, considérer que la vaste région d’Europe de l’est et du Sud-est fut envahie et asservie par des conquérants non européens, dont elle ne fut libérée qu’au bout de plusieurs siècles. En fait, l’Europe a toujours été à géométrie variable, ce qui est normal, car elle est une résultante depuis les temps antiques de toutes les invasions et de tous les échanges eurasiatiques. Après la découverte des Amériques, les Européens ont développé le commerce à l’échelle de la planète et imposé leur hégémonie jusqu’en 1914. Aux épices et autres objets orientaux, se sont ajoutés les produits des « Indes occidentales». Cette position centrale, acquise grâce à une supériorité démographique et technique procède d’un double impérialisme économique et centralisateur d’abord contesté au début du 20ème siècle et aujourd’hui largement condamné. Avec d’énormes capacités de transport et de très bas coûts, la conteneurisation accompagne depuis plus de cinquante ans la mondialisation et a totalement révolutionnée le transport de lignes régulières des marchandises diverses. Dès lors, une question permanente touchant à la globalisation des échanges et à la navigation vient se poser sous différentes formes dans cette thèse à savoir l’accès au marché mondial de L’Europe lié assurément à la performance des infrastructures de l’Europe mais plus encore à la circulation planétaire. L’avenir de l’Europe passe inéluctablement par la Méditerranée et il est contrarié par un « effet de ciseau » mettant en péril l’insertion des pays du sud de cette Méditerranée dans le processus de mondialisation. L’Europe a un rôle majeur à jouer dans cette région mais elle ne fait rien ou presque face à l’émergence des puissances asiatiques et latino-américaines. Si l’on attend qu’elle ait trouvé son «chemin de Damas», le risque est évident de voir à l’horizon 2030 disparaître la position centrale de l’Europe. Inversement, une projection raisonnable laisse prévoir un système global de commerce et de navigation centré sur l’océan Indien et les mers de Chine, les flux de trafics européens devenant graduellement périphériques dans une nouvelle circulation planétaire. / Throughout the world globalisation exists as an everyday reality. Like many of our contemporaries, we are convinced that we are experiencing a completely new phenomenon. For the economic historian, talking about globalisation in the singular would mean ignoring all the others. It is not the purpose of this essay to deny the vigour of the current globalisation, but to grasp the size of a permanent phenomenon, which is now linked to containerisation. In fact, with the benefit of hindsight and a study of the past, we can understand better the current debates and possible future developments. But the future is largely determined by a certain number of change factors. If it is not possible to predict the final outcome of these changes, nonetheless, we can speculate on the way each might influence the future of the European economy, in general, and on the consequences which can result from the provision of containerised transport throughout Europe. Some of these factors can directly influence the strengths and weaknesses of the existing models; others can have indirect impacts.This thesis is an essay which is aimed at all the practitioners and university specialists interested in maritime trade. It is not a text about certitudes, nor a piece of condensed scholarship; the objective is neither to cover every aspect of maritime transport nor the economic history of Europe. Europe, which only represents 7% of the global land mass, is a peninsula bordered on three sides by the seas and does not have a neat geographical border on the fourth side separating it from the rest of the Eurasian continent. This geographical Europe has rarely coincided with an economic Europe. We must consider that the vast regions of east and south-east Europe were invaded and enslaved by non-European conquerors, and were liberated only after many centuries. In fact Europe has always had a variable geometry, which is normal, because, since ancient times it has been the result of all the different invasions and Eurasian trade. After the discovery of the American continent, Europeans developed commerce on a worldwide scale and imposed their hegemony until 1914. Spices and other oriental products were added to the products from the “East Indies”. This central position, obtained because of a demographic and technical superiority, stems from an economic and centralizing imperialism, challenged at the start of the 20th century and today largely condemned.With enormous transport capacities and very low costs, containerisation has accompanied globalisation for more than fifty years and has totally revolutionised the transport on regular lines of different merchandise. Henceforth, a permanent question about the globalisation of trade and navigation appears in different forms in this thesis; this is that access to the global market of Europe is certainly linked to the performance of European infrastructure but even more to global traffic. The future of Europe is inevitably linked to the Mediterranean and is thwarted by the “price scissors effect” which puts at risk the involvement of southern Mediterranean states in the process of globalisation. Europe has a major role to play in this region, but it does nearly nothing in response to the emergence of Asian and Latin American powers. If we wait for Europe to find its “road to Damascus”, there is a risk that by 2030 it will have lost its central role. On the other hand a reasonable prediction is that there will be a global system of trade and navigation centred on the Indian Ocean and the China seas, while European traffic gradually becomes peripheral to a new global containerised transport circulation.

Identiferoai:union.ndltd.org:theses.fr/2011CNAM0767
Date23 September 2011
CreatorsSevin, Jean-Claude
ContributorsParis, CNAM, Ziv, Jean-Claude
Source SetsDépôt national des thèses électroniques françaises
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
TypeElectronic Thesis or Dissertation, Text

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