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La conservation autologue de sang de cordon ombilical : une ouverture sur une forme émergente de «citoyenneté biologique»

La transformation du sang de cordon ombilical en une précieuse source de cellules souches a, dès le début des années 1990, donné naissance à une industrie commerciale globale de conservation faisant désormais concurrence à un large réseau de conservation public. Ce mémoire cherche à comprendre et à expliquer les soubassements socio-culturels liés à l’émergence de cette industrie, ainsi qu’à mieux cerner les enjeux éthiques et politiques qu’elle pose. En exposant en premier lieu la manière dont les institutions publiques de conservation de sang de cordon se définissent, et sont généralement définies par les comités bioéthiques, comme étant porteuses des valeurs d’altruisme et de solidarité nationale traditionnellement liées au modèle « redistributif » d’échange de sang et d’organes né au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, nous problématisons la manière innovatrice par laquelle les banques privées structurent le rapport entre les mères et leurs propres produits biologiques comme l’expression d’une reconfiguration du lien social et politique caractérisée par l’émergence de nouvelles socialisés. L’hypothèse au coeur de ce mémoire est que celles-ci peuvent être comprises comme l’aboutissant de l‘espoir collectivement partagé par les consommatrices d’améliorer leur propre condition biologique familiale, étant lui-même le fruit d’une financiarisation croissante des sciences du vivant. En analysant le discours « promissif » que représente le matériel promotionnel des banques autologues, notre objectif est alors d’identifier la manière par laquelle les multiples potentialités attribuées au sang de cordon définissent des subjectivités maternelles caractérisées par des obligations morales spécifiques. / The recent transformation of cord blood to a precious source of stem cells has given rise to a global commercial industry of conservation, which is now competing with a large network of public cord blood banks. This dissertation explores the socio-cultural context surrounding the emergence of that industry and aims at elucidating the ethical and political concerns that it generates. It begins by examining how public cord blood banks define themselves (and are defined by ethical commitees) as purveyors of values such as altruism and national solidarity -that is, values which were traditionally linked to the « redistributive » model of human blood and organs exchanges that emerged after World War II. It next argues that private banks are bringing about a radical transformation of the relationship between mothers and their biological “products”. This dissertation suggests that this innovative model of exchange is an expression of contemporary reconfigurations of the very notion of community, which is now characterized by what we call new forms of “biosociality”. Our hypothesis is that these new socialities can be understood as the consequence of a collective hope to improve familial biological conditions, which is itself the product of the growing financiarization of life sciences. By way of a foray into the « promissive » discourse employed by private banks for their promotional material, the dissertation attemps to identify how these potentialities attributed to cord blood define new maternal subjectivities characterized by specific moral duties and obligations.

Identiferoai:union.ndltd.org:umontreal.ca/oai:papyrus.bib.umontreal.ca:1866/16231
Date10 1900
CreatorsAlary, Anouck
ContributorsLafontaine, Céline
Source SetsUniversité de Montréal
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
TypeThèse ou Mémoire numérique / Electronic Thesis or Dissertation

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