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Interactions multimodales visuelles et tactiles dans l’espace

L’intégration de stimulations provenant de modalités sensorielles différentes nous offre des
avantages perceptifs tels qu’une meilleure discrimination et une accélération des temps de
réponse (TR) face aux évènements environnementaux. Cette thèse a investigué les effets de la
position spatiale de stimulations visuelles et tactiles sur le gain de redondance (GR), qui
correspond à une réduction du temps de réaction lorsque deux stimulations sont présentées
simultanément plutôt qu’isolément.
La première étude a comparé le GR lorsque les mêmes stimulations visuotactiles sont
présentées dans une tâche de détection et une tâche de discrimination spatiale. Les
stimulations étaient présentées unilatéralement dans le même hémichamp ou bilatéralement
dans les hémichamps opposés. Dans la tâche de détection, les participants devaient répondre à
toutes les stimulations, peu importe leur localisation. Les résultats de cette tâche démontrent
que les stimulations unilatérales et bilatérales produisent un GR et une violation du modèle de
course indissociables. Dans la tâche de discrimination spatiale où les participants devaient
répondre seulement aux stimulations présentées dans l’hémichamp droit, les TR aux
stimulations bilatérales étaient moins rapides. Nous n’avons pas observé de différence entre le
GR maximal obtenu dans l’une ou l’autre des tâches de cette étude. Nous concluons que
lorsque l’information spatiale n’est pas pertinente pour accomplir la tâche, les stimulations
unilatérales et bilatérales sont équivalentes. La manipulation de la pertinence de l’information
spatiale permet donc d’induire une altération du GR en fonction de la localisation des
stimulations.
Lors d’une seconde étude, nous avons investigué si la différence entre les gains
comportementaux résultants de l’intégration multimodale et intramodale dépend de la
configuration spatiale des stimulations. Les résultats montrent que le GR obtenu pour les
conditions multimodales surpasse celui obtenu pour les stimulations intramodales. De plus, le
GR des conditions multimodales n’est pas influencé par la configuration spatiale des
stimulations. À l’opposé, les stimulations intramodales produisent un GR plus important
iii
lorsque les stimulations sont présentées bilatéralement. Nos résultats suggèrent que
l’intégration multimodale et intramodale se distinguent quant au GR qu’ils produisent et quant
aux conditions nécessaires à cette amélioration.
La troisième étude examine le rôle du corps calleux (CC) dans l’observation du GR obtenu
pour les stimulations multimodales et intramodales lorsque celles-ci sont présentées
unilatéralement et bilatéralement. Quatre patients ayant une agénésie congénitale du corps
calleux (AgCC) et un patient callosotomisé ont été comparés à des individus normaux dans
une tâche de détection. Dans l’ensemble, les résultats suggèrent que le CC n’est pas nécessaire
pour l’intégration interhémisphérique de stimulations multimodales. Sur la base d’études
précédentes démontrant le rôle des collicules supérieurs (CS) dans l’intégration multimodale,
nous concluons qu’en l’absence du CC, les bénéfices comportementaux résultants d’un
traitement sous-cortical par les CS ne reflètent pas les règles d’intégration observées dans les
études neurophysiologiques chez l’animal. / The integration of stimuli from the same or different modalities offers many benefits such as enhanced discrimination and accelerated reaction to objects. This thesis investigates the effects of stimuli’s spatial location on the redundancy gain (RG) obtained with cross-modal and within-modal stimulations. The RG is a decrease in reaction times (RT) when two or more stimuli are presented simultaneously rather than a single stimulation.

The first study investigated cross-modal visuo-tactile integration in a single reaction time task and a choice reaction time task. Each unisensory stimulus was presented to either the left or right hemispace, and multisensory stimuli were presented in a unilateral (e.g. visual right/tactile right) or bilateral configuration (e.g. visual right/tactile left). The first task was a simple reaction time (SRT) paradigm where participants had to responded to all stimulations, irrespective of spatial position. Results showed that multisensory gain and coactivation were the same for spatially aligned and misaligned visuotactile stimulations. In the second task, a choice reaction time (CRT) paradigm where participants responded to rightsided stimuli only, bilateral stimuli yielded slower reaction times. No difference in multisensory gain was found between the SRT and CRT tasks for unilateral stimulations. Overall, the results suggest that when spatial information is task-irrelevant, multisensory integration of unilateral and bilateral stimuli is equivalent. However, manipulating task requirements can alter this effect.

In the second study, we investigated if the behavioral enhancements resulting from within-modal and cross-modal integration depend on the spatial congruency of the redundant stimuli. Results show that the redundancy gains (RG) obtained from the cross-modal conditions were far greater than those obtained from combinations of two visual or two tactile targets. Moreover, we found that the spatial alignment of the targets did not influence the RG obtained in cross-modal conditions, whereas within-modal stimuli produced a greater RG when the targets where delivered in separate hemispaces. These results suggest that within-modal and cross-modal integration are not only distinguishable by the amount of facilitation they produce, but also by the spatial configuration under which this facilitation occurs.
The third study examines the role of the corpus callosum (CC) in mediating the RG observed for unilateral and bilateral cross-modal integration. Using a simple detection task, we tested four congenitally acallosal and one callosotomized individuals. No significant difference between congenitally acallosal individuals and controls were found for unilateral within-modal conditions or for multisensory conditions. Overall, these results demonstrate that the CC in not required to integrate cross-modal information across hemispheres and that intrahemispheric processing is preserved in acallosal individuals. Based on previous studies demonstrating the role of the superior colliculus in multisensory integration, our results suggest that in the absence of the CC, the behavioral benefit resulting from subcortical processing by the superior colliculus does not reflect the neurophysiological constraints of multisensory integration.

Identiferoai:union.ndltd.org:umontreal.ca/oai:papyrus.bib.umontreal.ca:1866/10535
Date11 1900
CreatorsGirard, Simon
ContributorsLepore, Franco
Source SetsUniversité de Montréal
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
TypeThèse ou Mémoire numérique / Electronic Thesis or Dissertation

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