Le présent mémoire traite des différents aspects du domaine des morts dans l'Ancien Testament. Cet endroit est généralement nommé Shéol. L’étymologie de ce nom est incertaine. On désigne également cet endroit par les termes Abaddôn, la terre, le sol, la fosse et le gouffre. L'étude de ce sujet est effectuée à la fois à l'aide de méthodes d'exégèse diachroniques (critique textuelle, étude du développement des textes, étude étymologique) et synchroniques (étude des champs sémantiques, étude de la structure des textes et étude des styles littéraires utilisés). Tout au long du traitement de ce sujet, une attention particulière est également portée à l'étude comparative des religions du Proche-Orient Ancien. L'ensemble du mémoire est encadré et dominé par une approche anthropologique. Selon cette approche, l'être humain utilise son expérience de réalités concrètes et visibles pour parler de concepts abstraits et invisibles. Dans l'Ancien Testament, le domaine des morts est un lieu souterrain, situé à l'extrême opposé des deux où habite Yahvé. H s'agit d'un lieu homogène, privé de toute sous-division. Cet endroit est dominé par la poussière et les ténèbres, mais il est dépourvu d'eau ou de boue. Le domaine vétéro-testamentaire des morts est parfois imaginé à travers diverses représentations telles que le monstre souterrain, la maison, la ville et la prison. Il s'agit d'un lieu terne et morne, où les morts mènent une existence léthargique, et où la relation avec Yahvé est à son minimum. Mais contrairement aux conceptions du domaine des morts présentes ailleurs au Proche-Orient Ancien, le Shéol n'est pas un lieu chaotique, dangereux et terrifiant. L'Ancien Testament se démarque nettement de ces conceptions en présentant plutôt le séjour des morts comme lieu de paix et de tranquillité. L'anthropologie biblique nous montre que la majorité des conceptions du royaume des morts dans l'Ancien Testament sont communes à l'ensemble de l'humanité. Il s'agit habituellement de conceptions qui se basent sur l'observation du tombeau, du cadavre ou des mourants dont l'état s'approche de celui des défunts. La notion du domaine israélite des morts semble être un emprunt fait aux différents peuples mésopotamiens. Il s'avère cependant plus exact d'affirmer que ces deux conceptions sont issues d'une notion commune et primitive du domaine des morts (semblable à celles que possèdent l'ensemble de l'humanité) qui aurait subi, en Israël, un développement distinct basé sur le développement de la religion monothéiste, sur le rejet du culte des morts et de la pratique de la nécromancie, et sur le caractère nomadique du peuple d'Israël.
Identifer | oai:union.ndltd.org:LAVAL/oai:corpus.ulaval.ca:20.500.11794/40931 |
Date | 30 June 2021 |
Creators | Daoust, Francis |
Contributors | Langevin, Paul-Émile |
Source Sets | Université Laval |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | mémoire de maîtrise, COAR1_1::Texte::Thèse::Mémoire de maîtrise |
Format | ix, 259 feuillets, application/pdf |
Rights | http://purl.org/coar/access_right/c_abf2 |
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