Encore à ce jour, l’idée de faire témoigner des enfants et adolescents à la Cour continue de faire couler beaucoup d’encre. L’état des connaissances au sujet des conséquences associées à l’implication judiciaire demeure fragmentaire. Les experts ne s’entendent pas. Certains estiment que le témoignage a la possibilité d’exacerber la détresse psychologique des jeunes, alors que d’autres considèrent le témoignage comme une possible expérience de réparation. Puisqu’il arrive des situations où certains enfants et adolescents sont dans l’obligation de témoigner, il importe de se pencher sur la meilleure manière de les accommoder. Peu d’auteurs ont documenté l’impact du témoignage sur la santé psychologique des témoins mineurs. Encore moins d’auteurs ont cherché à identifier les circonstances dans lesquelles les conséquences négatives liées au témoignage seraient amoindries. Sachant que l’expérience du témoignage comporte plusieurs défis pour les enfants, des programmes de préparation au témoignage, comme celui du Programme Enfant Témoin (PET) au Québec, ont été développés en Amérique du Nord. Dans l’idée de bien accompagner les jeunes et d’adapter ces programmes de préparation à leurs besoins, les craintes de ces derniers s’avèrent être une donnée essentielle. Ainsi, ce mémoire a pour objectif d’évaluer la nature des craintes des témoins mineurs et leur évolution en cours d’intervention, alors qu’ils bénéficient des services d’un programme de préparation à la Cour. Dans un premier temps, à l’aide d’un devis pré-expérimental, cette recherche documente les caractéristiques sociodémographiques d’enfants et adolescents référés au PET de même que leur expérience judiciaire. La nature et l’évolution du niveau de craintes sont ensuite comparées au début et à la fin de l’intervention. Finalement, les facteurs associés à la présence de craintes au moment du témoignage sont explorés. L’échantillon est constitué de 54 enfants et adolescents victimes d’acte criminels âgés entre 6 et 18 ans référés au programme de préparation PET (M = 12,91 ; É-T = 3,19). De ces 54 participants, 46 se sont présentés à la Cour et de ces 46 participants, 23 ont livré un témoignage. Chez les participants qui ont complété le questionnaire Mes craintes à l’idée d’aller témoigner avant et après l’intervention (n = 20), les résultats indiquent une diminution statistiquement significative du niveau de craintes après l’intervention. Deux variables ont été identifiées comme étant associées à la présence de craintes au matin du témoignage : 1) le score global de craintes obtenu avant l’intervention et 2) le fait que les enfants et adolescents bénéficient de services psychosociaux ou thérapeutiques au début du PET. Le présent mémoire contribue à documenter la réalité des enfants et adolescents qui ont à témoigner à la Cour du Québec, à mettre en lumière leurs craintes et à étudier le type d’apport d’un programme de préparation au témoignage. / Having children and youth to testify in court has been the subject of many discussions, but to this day, the scientific knowledge on the impacts of legal involvement remains fragmentary. There is no consensus among the scientific literature. Some believe that testifying has the potential to exacerbate the psychological distress of youth victims, while others view testifying as a possible restorative experience. Since there are situations where children and youth are required to testify, it is important to consider how best to accommodate them. Few authors have documented the impacts of legal procedures on the mental health of child and youth witnesses. Even fewer authors sought to identify the circumstances under which the adverse effects associated with testifying would be diminished. Since the experience of testifying presents many challenges for child and youth witnesses, court preparation programs such as the Programme Enfant Témoin (PET) have been developed in North America. Yet, to better support child and youth victims of violence and adapt these court preparation programs to their needs, examining their fears regarding court proceedings is a necessary exercise. Thus, the main objective of this Master’s thesis is to assess the nature of child and youth witnesses’ fears while they benefit from a court preparation program. First, using a pre-experimental model, this research assesses the sociodemographic characteristics of children and youth referred to the PET along with their experience with the justice system. The nature of the participants’ fears, as well as the evolution of their fear level throughout the program are then compared at two points in time. Finally, factors associated with the presence of fears at the time of testimony are explored. The sample consists of 54 child and youth victims of crime aged from 6 to 18 years old (M = 12.91 ; SD = 3.19). Of these 54 participants, 46 had to go to court and from these 46 participants, 23 took the stand. Among the participants who completed the questionnaire Mes craintes à l’idée d’aller témoigner at the beginning and end of the program (n = 20), the results indicate a statistically significant decrease in fear levels at the end of the program. Two variables were identified as partially predictive of having fears on the morning of the testimony : 1) the overall fear score obtained at the beginning of the program and 2) the fact that children and youth benefit from psychological or therapeutic services at the beginning of the PET. The results are discussion in relation to the reality of children and youth who have to testify in the Court of Québec, to highlight their fears and to appraise the contribution of court preparation programs.
Identifer | oai:union.ndltd.org:umontreal.ca/oai:papyrus.bib.umontreal.ca:1866/26029 |
Date | 08 1900 |
Creators | Gadoua, Maxime |
Contributors | Daignault, Isabelle V. |
Source Sets | Université de Montréal |
Language | fra |
Detected Language | French |
Type | thesis, thèse |
Format | application/pdf |
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