Cette thèse comprend trois essais sur des problèmes d’intermédiation bancaire dans les pays en développement. Le premier essai aborde la question des facteurs de l’accumulation des réserves bancaires en Afrique. La plupart des travaux antérieurs soulignent le rôle du risque de crédit. Alors que la théorie moderne de l’intermédiation financière montre que l’exposition au risque de liquidité peut inciter les banques à accumuler des actifs liquides, cette hypothèse n’a pas reçu beaucoup d’attention. Nous soutenons que les banques en Afrique sont exposées à un risque de liquidité relativement important ; ensuite, à l’ aide des données couvrant des pays africains sur la période 1994-2008, nous montrons que ce risque est en fait un facteur important de l’accumulation des réserves bancaires. Nos résultats suggèrent que le risque de liquidité réduit significativement la part des dépôts que les banques peuvent distribuer sous formes de crédits ; et par conséquent, pourrait être un facteur de la disponibilité (ou de la rareté) des financements bancaires en Afrique. Les deux autres essais de cette thèse abordent la question des déterminants de la disponibilité (ou de la rareté) des prêts bancaires dans les pays en développement. Dans le deuxième essai, nous reconsidérons le rôle du risque de crédit ; plus généralement, des institutions du marché du crédit. Spécifiquement, nous utilisons des données et des mesures plus récentes, publiées par Doing Business, pour réexaminer la question des effets sur le volume des prêts bancaires, de la protection juridique des prêteurs et des emprunteurs, ainsi que du partage des informations sur le crédit. Nos données couvrent un large échantillon de 143 pays sur la période 2006-2010. En accord avec les travaux antérieurs, les résultats de nos analyses indiquent qu’une meilleure protection juridique des prêteurs et des emprunteurs, et un plus grand partage des informations sur le crédit sont en général associés à des volumes de prêts bancaires plus importants. Nous trouvons que ces effets demeurent significatifs lorsque l’échantillon inclut uniquement les pays en développement, ou uniquement les pays pauvres. Dans le troisième essai, nous considérons le rôle du risque de liquidité et de la politique monétaire. Ces deux facteurs n’ont que très peu été considérés dans les travaux antérieurs sur les déterminants du volume des prêts bancaires dans les pays en développement. Nos analyses empiriques, à l’aide des données de panel sur 97 pays pauvres et à revenus intermédiaires, sur la période 2004-2010, montrent que le risque de liquidité et la politique monétaire affectent significativement le volume des prêts bancaires dans les pays en développement. Nous trouvons que ces effets sont très hétérogènes : les effets du risque de liquidité et de la politique monétaire, sur le volume des prêts bancaires, sont plus forts lorsque les conditions du marché du crédit sont favorables ; ces effets sont plus faibles, voire non significatifs lorsque les conditions du marché du crédit sont mauvaises. Ces résultats sont importants pour la politique économique. Car il suggèrent que, dans certains pays en développement tout au moins, notamment ceux où le risque de crédit est relativement faible, des mesures visant à réduire l’exposition des banques au risque de liquidité, et/ou à rendre la politique monétaire moins restrictive, permettraient d’accroître le volume des prêts bancaires. De telles mesures ne fonctionneraient pas dans les pays où le risque de crédit est relativement plus élevé ; dans ces pays, en effet, il est primordial de réduire le risque de crédit. / This dissertation consists of three empirical essays on issues of bank intermediation in developing countries. The first essays seeks to improve our understanding of why banks in Africa are hoarding large volume of liquid assets. Prevailing explanations of this phenomenon have focused mostly on the role of credit risk. Yet, modern models of financial intermediation show that a high exposure to liquidity risk may also prompt banks to hoard large amounts of (precautionary) liquid reserves. We argue that this risk is important in Africa; and using data over the 1994-2008 period, we provide evidence indicating that it contributes significantly to the hoarding of bank liquid assets. This evidence suggests that liquidity risk reduces the share of deposits that African banks can channel into credits, which therefore, can adversely affect the availability of bank credit. The second and the third essays focus on the issue of the determinants of the availability of bank credit, or the lack thereof, in developing countries. In the second essay, we (re-)consider the role of credit risk, or more generally, of credit market institutions. Specifically, we use new data and improved measures from Doing Business, to reexamine the issue of the relationships between creditor rights protection and credit information sharing on one hand, and bank credit on the other hand. The data covers a large sample of 143 countries and are taken in averages over the period 2006-2010. Our results indicate the robustness of earlier evidence that both stronger creditor rights protection and better credit information sharing are associated with greater availability of bank credit. We find that these effects are significant even when the sample is restricted to include either developing countries only or poor countries only. In the third essay we consider the role of liquidity risk and monetary policy. These two factors have not received much attention in previous empirical studies on the determinants of bank credit in developing countries. Using a panel dataset which covers 97 lowand middle-income countries over the 2004-2010 period, we show that liquidity risk and monetary policy are actually important determinants of the availability of bank credit in developing countries. We find important heterogeneity in the results: both liquidity risk and monetary policy have greater effects on bank credit in economies with better credit market conditions, but much smaller and even not statistically significant effects in economies with poor credit market conditions. This result is important because it suggests that, at least in some developing countries, those with a relatively low level of credit risk, reducing the exposure of banks to liquidity risk, and/or implementing a less restrictive monetary policy, are effective channels through which the availability of bank credit could be enhanced. For countries with a relatively high level of credit risk, such channels would be ineffective; in these countries, reducing credit risk is of first order importance to stimulate bank lending.
Identifer | oai:union.ndltd.org:LAVAL/oai:corpus.ulaval.ca:20.500.11794/25381 |
Date | 20 April 2018 |
Creators | Nketcha Nana, Pierre Valere |
Contributors | Samson, Lucie |
Source Sets | Université Laval |
Language | English |
Detected Language | French |
Type | thèse de doctorat, COAR1_1::Texte::Thèse::Thèse de doctorat |
Format | 1 ressource en ligne (xiii, 86 pages), application/pdf |
Coverage | Afrique, Pays en voie de développement |
Rights | http://purl.org/coar/access_right/c_abf2 |
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