En plongée, lors d’une décompression, une partie des gaz dissous dans l’organisme est éliminée sous formede bulles qui peuvent être à l’origine d’accidents parfois sévères. Des modèles mathématiques permettentde déterminer des procédures de décompression par paliers fiables mais ne s’appliquent que pour certainesconfigurations de plongée (profondeur, durée, gaz respirés). Une extrapolation de ces modèles à denouveaux types d’exposition comme la plongée profonde aux mélanges est actuellement hasardeuse. Onsuppose ici qu’une modélisation biophysique des mécanismes de la décompression doit apporter dessolutions préventives plus sures, même pour des expositions moins explorées combinant azote et hélium.Deux modèles ont été élaborés pour la prévention des accidents articulaires et neurologiques, formesd’accident les plus fréquentes. Ils ont été corrélés à partir de bases de données et d’analyses de risqueexistantes. Tous deux permettent de représenter l’apparition de symptômes tardifs. Pour l’accidentarticulaire, on montre 1/ l’impact de la diffusion intra-tissulaire (entre un tendon et son voisinage) de gazinerte sur la dynamique d’amplification de la phase gazeuse générée 2/ une augmentation quantifiable durisque d’accident avec le volume de gaz généré 3/ une faible efficacité des paliers 4/ une efficacité modéréede la respiration d’oxygène pur aux paliers proches de la surface. Pour les accidents neurologiques, lemodèle global proposé permet d’estimer le volume instantané des microbulles formées dans les tissus(muscles et graisses) et transférées (via le système lymphatique par ex) dans le sang veineux de retour. Lasurcharge du filtre pulmonaire par les bulles est supposée être un événement précurseur dans la genèse del’accident. La méthode de corrélation du modèle, originale, utilise notamment des campagnes d’écoutes debulles circulantes par système Doppler après plongées, dont une dédiée à cette thèse. Il ressort de cesinvestigations que I/ le risque d’accident peut être relié au volume des bulles transféré dans le sang sur unepériode donnée II/ l’introduction de paliers profonds ne diminue pas le risque III/ la respiration d’oxygènepur aux paliers est très efficace pour réduire ce risque. Un deuxième modèle neurologique dédié à laprévention des accidents médullaires se produisant rapidement après la décompression et à la déterminationdes premiers paliers requis est aussi proposé. L’ensemble de ces trois modélisations offre des perspectivesde prévention intéressantes. / During a scuba diving decompression, a part of the gas that is dissolved in the body is eliminated throughbubbles that can generate potentially severe forms of decompression sickness (DCS). Known mathematicalmodels allow the determination of safe decompression procedures by stages but can only be applied for alimited range of diving configurations (pressure, duration, breathing gas). An extrapolation of these modelsto new expositions such as deep/short dives using mixtures is currently hazardous. In the presented work itis deemed that a biophysical modeling of the decompression mechanisms can produce safer preventivesolutions even for less explored expositions combining nitrogen and helium. Two models have beendeveloped for the prevention of articular and neurological DCS, which are the most frequent forms ofinjury. Existing database and risk analyses have been used to correlate the models. Both predict potentialdelays for the occurrence of DCS symptoms after a decompression. For the articular model it is shown that1/ the intratissular diffusion of inert gases between a target tendon and its neighborhood impacts theamplification dynamics of the generated gas phase 2/ the more the generated gas volume, the bigger theDCS risk 3/ stages of short and moderate durations have a low efficiency 4/ the efficiency of pure oxygenbreathing in order to reduce the risk during the shallow stages is moderated. For neurological DCS, theproposed global model allows estimation of the instantaneous volume of microbubbles that are formed intissues (muscles and adipose tissues) and that are transferred via the lymphatic system for instance in thevenous blood. The overload of the pulmonary filter by bubbles is assumed to be a primary event in the DCSpathogenesis. The original model correlation method uses in particular the recording of circulating bubblessignals through Doppler detections campaigns. One of these campaigns is dedicated to the presented thesiswork. The analysis leads to the following conclusions: I/ the DCS risk is linked to the total bubbles volumethat is transferred into the blood over a given period II/ the introduction of deep stages does not decreasethe risk III/ the breathing of pure oxygen during the shallow stages is very efficient in reducing this risk. Asecond neurological model is proposed: it is dedicated to the prevention of spinal cord DCS forms whichoccur early after the decompression and to the determination of the first required stops. The threedeveloped models give interesting prevention perspectives.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2010AIX20691 |
Date | 22 November 2010 |
Creators | Hugon, Julien |
Contributors | Aix-Marseille 2, Rostain, Jean-Claude, Gardette, Bernard |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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