Cette thèse vise à questionner la place de la violence dans la déconstruction de Derrida. Nous avons suivi deux axes depuis lesquels nous avons fait une lecture de son œuvre dès les années soixante jusqu'à son dernier séminaire sur la souveraineté : la violence du langage et la violence à l'origine du droit. En montrant la violence intrinsèque à la loi et à toute légitimation du pouvoir, la déconstruction porte un soupçon à toute théorie de la justice basée sur un accord institutionnel. Mais auparavant, si la légitimation est un acte de langage, pour faire une critique de la violence, il faut donc comprendre la force performative dans la fondation des institutions et analyser la deconstructibilité du droit et l'indéconstructible de la justice. Ces réflexions, autour de la langue et de la loi, obligent à postuler la différance entre, d'une part l'institution du droit et la langue de la loi et, d'autre part, la promesse d'un temps de justice à partir de l'hospitalité inconditionnelle et de l'idiome. Nous voulons montrer comment la philosophie de Derrida répond tout au long de l'histoire de la déconstruction, à une exigence de justice qui demande d'analyser la violence du langage dans la structure juridico-politique. Ceci nous permettra d'aborder la dimension politique de la déconstruction et une injonction faite à la philosophie : ne pas « justifier » les violences par des explications. / Abstract: This thesis seeks to question the place of violence in Derrida's deconstruction. Two lines of thought were pursued which informed a reading of his work from the 1960s up until his final seminar on sovereignty: the violence of language and the violence at the origin of right. By displaying the intrinsic violence of the law and of all legitimation of power, deconstruction raises suspicion about any theory of justice based on institutional agreement. Beforehand, however, if this legitimation is an act of language, in order to be able to carry out a critique of violence, the performative force underlying institutions must be understood, and the deconstructibility of right and what cannot be deconstructed in justice must be analyzed. These reflections on language and the law lead us to postulate the différance between, on the one hand, the institution of right and the language of the law, and on the other, the promise of a time of justice on the basis of unconditional hospitality and the idiom. We aim to show how the philosophy of Derrida responds throughout the history of deconstruction to a demand for justice that insists on analyzing the violence in the juridico-political structure. This will allow us to address the political dimension of deconstruction as well as to examine an injunction laid on philosophy: not to "justify" violence by way of explanation.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2011PA040213 |
Date | 25 June 2011 |
Creators | Jerade Dana, Miriam |
Contributors | Paris 4, Crépon, Marc |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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