Notre recherche porte sur les actions communautaires qui mobilisent les TIC comme moyen d'action pour le développement des communautés défavorisées locales. Nous prenons Montréal comme terrain d'étude. Cette ville, d'une part, se positionne en concurrence pour figurer dans le peloton de tête en matière de développement numérique au niveau nord-américain et, d'autre part, se confronte à une situation critique du fait qu'une partie importante de la population est piégée par la pauvreté et l'exclusion. Cette dualité nous renvoie aux politiques publiques relatives au déploiement des TIC et au cadre des nouvelles « représentations » du capitalisme dit informationnel qui construisent et influencent les décisions politiques. Une revue de l'évolution des politiques en appui à l'inclusion numérique, menées par les trois paliers gouvernementaux montre que la conception des programmes publics dans le domaine des TIC est essentiellement orientée vers une perspective économique. Les gouvernements mettent en place des politiques volontaristes en faveur des besoins des entreprises, pour les encourager à se hisser au rang de chef de file de l'économie numérique. Or, les autorités reconnaissent aussi la nécessité de donner aux populations les plus vulnérables les moyens de répondre à leurs besoins en matière d'accès aux TIC, lesquelles deviennent incontournables pour assurer leurs droits de citoyens. On remarque cependant que les préoccupations publiques à l'égard de l'exclusion numérique dans le milieu urbain ont diminué et sont loin de permettre aux groupes démunis de satisfaire leurs besoins. Ce modèle de développement centré sur la concurrence a comme résultat d'intensifier les disparités existantes ainsi que l'exclusion numérique. Une telle situation explique l'émergence d'organisations communautaires qui revendiquent une reconnaissance politique des besoins des personnes défavorisées en matière d'accès et d'appropriation des TIC. Les réseaux de solidarité coconstruits par les populations et les organismes communautaires se mobilisent pour mettre en place des actions collectives qui visent à contrer l'exclusion et la pauvreté causées par la fracture numérique. C'est dans ce contexte que s'inscrit notre recherche. Ses objectifs sont : 1) de dégager les stratégies mises en place par des organismes communautaires qui conçoivent des initiatives dites « numériques » visant à améliorer les conditions de vie des citoyens démunis et à favoriser leur inclusion sociale ; 2) de mettre en évidence les conséquences de la politique techniciste dominante dans les programmes de diffusion des TIC; 3) de dégager les modes d'organisation qu'adoptent les initiatives numériques pour y répondre. Les résultats font ressortir l'effet significatif de la territorialité, notamment à l'échelle locale, laquelle apparaît comme une échelle appropriée de lutte contre l'exclusion numérique. Les groupes communautaires locaux intègrent les TIC, en tant que dispositifs alternatifs d'inclusion sociale, dans un ensemble d'actions collectives qui s'adressent aux populations vulnérables en leur permettant de prendre leur place dans la société.
______________________________________________________________________________
MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : politique publique, capitalisme contemporain, société de l'information, fracture numérique, solidarité, action communautaire, développement local
Identifer | oai:union.ndltd.org:LACETR/oai:collectionscanada.gc.ca:QMUQ.5698 |
Date | 10 1900 |
Creators | Huang, Ping |
Source Sets | Library and Archives Canada ETDs Repository / Centre d'archives des thèses électroniques de Bibliothèque et Archives Canada |
Detected Language | French |
Type | Thèse acceptée, NonPeerReviewed |
Format | application/pdf |
Relation | http://www.archipel.uqam.ca/5698/ |
Page generated in 0.0023 seconds