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Crafting democracy

Est-il possible pour les pays en développement d’améliorer la qualité de leur démocratie via la réforme de leurs institutions politiques? Plusieurs nouvelles démocraties ont emprunté cette approche, adoptant régulièrement des réformes électorales dans le but d’encourager le développement de comportements politiques jugés normativement plus désirables dans un cadre démocratique. Cette tactique a notamment été très populaire en Amérique latine depuis que la région a transité vers la démocratie au tournant des années 1980. Les résultats de plusieurs études supportent l’affirmation selon laquelle les institutions électorales contribuent à définir le comportement des élites politiques. Nous en savons toutefois beaucoup moins sur la manière dont les électeurs réagissent aux réformes institutionnelles. Le cas colombien est particulièrement instructif à cet égard puisqu’une réforme électorale adoptée en 2003 a fortement diminué la personnalisation politique, de manière à recentrer les élections nationales sur les partis et leurs programmes. De manière plus précise, la réforme a contribué à abaisser significativement le nombre de partis et augmenter la discipline au sein de ceux-ci. Ces changements devraient avoir rendu plus facile pour les électeurs d’apprendre à connaître le programme des partis et de voter en conséquence, rendant incidemment plus probable l’expression d’un vote idéologique. En utilisant des données d’enquêtes d’opinion publique, nous avons élaboré une mesure idéologique bidimensionnelle afin de tester nos attentes théoriques. Les principaux partis colombiens ayant participé aux élections nationales de 1998 et 2006 ont été positionnés sur cette échelle idéologique en s’appuyant sur les réponses offertes par leurs élus à des questions traitant de préférences et d’attitudes politiques. Les répondants colombiens aux vagues 1998 et 2007 du latinobaromètre ont ensuite été positionnés à leur tour sur cette même échelle afin de comparer leur positionnement idéologique à celui des partis parmi lesquels ils pouvaient choisir dans le cadre de ces deux élections. À l’aide d’un modèle logit conditionnel, nous avons estimé la fiabilité de la distance idéologique entre les électeurs et chaque parti en tant que prédicteur du vote. Les résultats offrent un support modéré à nos attentes théoriques, suggérant que la distance idéologique entre un électeur et un parti prédit légèrement mieux le vote après la réforme. Nos résultats sont encourageants pour les nouvelles démocraties puisqu’ils suggèrent qu’il est effectivement possible pour celles-ci d’approfondir la qualité de leur démocratie en modifiant la structure d’incitatifs à laquelle sont confrontés les électeurs et les élites politiques. / Can countries of the developing world improve the quality of their democracy through institutional changes? Many new democracies have taken such route, with electoral system reforms frequently adopted in the hope of fostering normatively desirable political behaviors. The tactic has been very common among Latin American countries since the region transited to democracy at the turn of the 1980s. A significant body of evidence has been gathered to support the argument that elite behavior is impacted by the shape of electoral institutions. Much less is known, though, about the reaction of voters to electoral reforms. The Colombian case is highly instructive in that regard, as an electoral reform adopted in 2003 substantially diminished political personalization to make parties and their programs more significant determinants of national elections. More specifically, the reform made parties much less numerous and fostered greater party discipline within them. Such changes should make easier for voters to know their programs and vote accordingly, thus making more likely the expression of an ideological vote. Using public opinion survey data, we built a bi-dimensional ideological measure to asses our expectation. All major Colombian parties competing in the 1998 and the 2006 national elections were positioned on our ideological scale using the answers given by their deputies to questions about political attitudes and preferences. Colombian respondents to the 1998 and 2007 latinobarometers were also positioned on the scale to compare their ideological preferences to that of the parties they could choose from during those two elections. Using a conditional logit model, we estimated the reliability of ideological distance between voters and each party as a predictor of vote choice. We find qualified evidence supporting our theoretical expectations positing that ideological voting should have become more likely in Colombia after the implementation of the 2003 electoral reform. Our results are encouraging for new democracies as they suggest that it might very well be possible for them to deepen the quality of their democracy by reshaping the incentives to which are faced both voters and elites during elections.

Identiferoai:union.ndltd.org:LAVAL/oai:corpus.ulaval.ca:20.500.11794/66856
Date31 January 2021
CreatorsBlanchard, Maxime
ContributorsGélineau, François
Source SetsUniversité Laval
LanguageEnglish
Detected LanguageFrench
Typemémoire de maîtrise, COAR1_1::Texte::Thèse::Mémoire de maîtrise
Format1 ressource en ligne (x, 99 pages), application/pdf
CoveragePays en voie de développement., Nouveaux pays industrialisés., Pays en voie de développement, 1974-
Rightshttp://purl.org/coar/access_right/c_abf2

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