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Financiarisation des économies, pouvoir de négociation syndicale et qualité d'emploi : cas des pays de l’OCDE

Cette thèse de doctorat s’inscrit dans le champ des relations industrielles. Elle a pour objet d’analyser la relation entre la financiarisation des économies, le pouvoir de négociation syndicale et la qualité de l’emploi. Elle présente une analyse comparative dans treize pays de l’OCDE sur une période de vingt-sept ans [1990-2017]. La recherche vise à comprendre dans quelles mesures la financiarisation des économies des pays de l’OCDE modifie le pouvoir de négociation syndicale et par voie de conséquence la qualité de l’emploi. Sur le plan théorique, nous avons mobilisé les concepts de la théorie de la régulation. Sur le plan méthodologique, la recherche utilise une méthodologie quantitative basée sur des modèles en données de panel dynamique. L’hypothèse de départ est que le processus de financiarisation et, particulièrement, la montée en puissance des investisseurs institutionnels en tant que composante principale des nouveaux systèmes financiers ont changé non seulement le dynamisme des marchés du travail et les relations de travail, mais aussi la qualité de l’emploi et le rapport de pouvoir entre les parties négociantes. Cette thèse propose, alors, des indicateurs synthétiques multidimensionnels du pouvoir de négociation syndicale et de la qualité de l’emploi. Le pouvoir de négociation syndicale est agrégé en deux pouvoirs : le pouvoir économique de négociation syndicale et le pouvoir politique de négociation syndicale. Nos principaux résultats montrent que, dans l’ensemble, la montée en puissance des investisseurs institutionnels affaiblit le pouvoir de négociation syndicale et réduit la qualité de l’emploi. Toutefois, les résultats sont mitigés si nous comparons des groupes de pays appartenant à trois types de capitalisme à savoir le capitalisme dominé par les marchés et la finance, le capitalisme familial et le capitalisme social-démocrate. Les résultats sont aussi mitigés quant à l’impact du pouvoir de négociation syndicale estimé sur la qualité de l’emploi. Le pouvoir estimé de négociation syndicale, affaibli par la montée en puissance des investisseurs institutionnels, ne réduit pas toujours la qualité de l’emploi. Par ailleurs, les résultats des tests de causalité montrent que dans l’ensemble le pouvoir de négociation syndicale est lié aux variables indicatrices des investisseurs institutionnels. Autrement dit, la montée en puissance des investisseurs institutionnels, la déréglementation et la libéralisation des marchés financiers se sont traduites par un affaiblissement du pouvoir de négociation syndicale. De plus, un pouvoir de négociation syndicale faible peut détériorer la qualité de l’emploi. Le lien de causalité entre les pouvoirs de négociation syndicale et la qualité de l’emploi est bidirectionnel. Plus spécifiquement, un affaiblissement des pouvoirs de négociation syndicale détériore la qualité de l’emploi et une mauvaise qualité de l’emploi affaiblit davantage les pouvoirs de négociation syndicale. / This doctoral thesis comes within the field of industrial relations. It seeks to analyze the relationship between the financialization of economies, union bargaining power and job quality. It presents a comparative analysis in thirteen OECD countries over a period of twenty-seven years [1990-2017]. The aim of this research is to understand the extent to which the financialization of OECD economies changes the union bargaining power and thus the job quality. At the theoretical level, we have mobilized the concepts of regulation theory. Empirically, the research uses a quantitative method based on dynamic panel data models. The initial hypothesis is that the process of financialization and, in particular, the rise of institutional investors as a main component of new financial systems have changed not only the dynamism of labor markets and employment relationship, but also the job quality and the power relationship between the negotiating parties. This thesis then proposes synthetic multidimensional indicators of union bargaining power and job quality. Union bargaining power is aggregated into two powers: the economic union bargaining power and the political union bargaining power. Our main results show that, overall, the rise of institutional investors weakens union bargaining power and reduces job quality. However, the results are mixed if we compare groups of countries belonging to three types of capitalism: market-based capitalism, family capitalism and socialdemocratic capitalism. The results are also mixed regarding the impact of estimated union bargaining power on job quality. Estimated union bargaining power, weakened by the rise of institutional investors, does not always reduce job quality. Moreover, the results of the causality tests show that, overall, union bargaining power is related to the institutional investor’s indicator variables. In other words, the rise of institutional investors and the deregulation and liberalization of financial markets have led to a weakening of union bargaining power. Thus, weak union bargaining power can lead to a deterioration in the job quality. The causal link between union bargaining power and job quality is bidirectional. More specifically, a weakening of bargaining power deteriorates job quality, and poor job quality further weakens union bargaining power.

Identiferoai:union.ndltd.org:LAVAL/oai:corpus.ulaval.ca:20.500.11794/67973
Date24 February 2021
CreatorsMohamed, Yasmine
ContributorsBéji, Kamel, Latrous, Imen
Source SetsUniversité Laval
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
Typethèse de doctorat, COAR1_1::Texte::Thèse::Thèse de doctorat
Format1 ressource en ligne (xviii, 299 pages), application/pdf
CoveragePays de l'Organisation de coopération et de développement économiques, Pays de l'Organisation de coopération et de développement économiques.
Rightshttp://purl.org/coar/access_right/c_abf2

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