Le but de cette étude de pratique est de comprendre le travail de danseurs experts confrontés à l'apprentissage d'un duo chorégraphique comportant du travail de partenaire. Pour révéler la démarche d'apprentissage et les moyens utilisés par ces danseurs confrontés à une tâche commune, il a été demandé à trois couples de danseurs d'apprendre un extrait chorégraphique à partir d'un document vidéo. L'observation, l'entretien d'explicitation (Vermersch, 2003) et le rappel stimulé (Tochon, 1996) ont été les moyens privilégiés pour diriger cette investigation. La théorisation ancrée (Strauss et Corbin, 1990) a servi pour sa part d'outil d'analyse. Les résultats de la recherche soulignent l'importance des processus cognitifs mobilisés dans le travail des danseurs. Pour les danseurs experts, l'apprentissage d'un duo chorégraphique serait essentiellement une quête d'information puisque la grande majorité des problèmes rencontrés ont été résolus par l'apport d'informations nouvelles. Ainsi, grâce à différents types d'information acquis à partir de différentes sources, les danseurs se construisent progressivement une représentation de plus en plus claire, détaillée et juste de la chorégraphie. C'est cette représentation qui guide leurs choix de stratégies d'exécution, la conduite de leurs mouvements et l'évaluation de leur exécution. Lorsqu'un danseur travaille en duo, sa représentation de la chorégraphie doit tenir compte des actions de son partenaire. De plus, les représentations de chacun se confrontent et les danseurs doivent s'entendre sur un objectif commun vers lequel faire converger leurs actions individuelles. Cette difficulté suppose que les partenaires entretiennent un réseau de communication, verbal et non verbal, dont l'efficacité serait mieux servie par l'usage d'une terminologie appropriée au travail de partenaire, un outil de communication qui reste encore à développer dans le milieu de la danse. L'apprentissage d'un duo chorégraphique correspondrait à un processus de réduction des possibilités convergeant vers une représentation stable pour chaque danseur. Or, à partir du moment où les danseurs possèdent une maîtrise cognitive (savoir quoi faire) et une maîtrise corporelle (pouvoir le faire) des mouvements, on assiste à un phénomène inverse, la chorégraphie s'ouvrant sur de nouvelles possibilités. Les danseurs éprouvent alors un sentiment de liberté qui leur permet de vivre l'expérience de la danse et de faire les choix propices à une interprétation signifiante de la chorégraphie.
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Identifer | oai:union.ndltd.org:LACETR/oai:collectionscanada.gc.ca:QMUQ.3730 |
Date | 06 1900 |
Creators | Lafortune, Sylvain |
Source Sets | Library and Archives Canada ETDs Repository / Centre d'archives des thèses électroniques de Bibliothèque et Archives Canada |
Detected Language | French |
Type | Thèse acceptée, NonPeerReviewed |
Format | application/pdf |
Relation | http://www.archipel.uqam.ca/3730/ |
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