Cette étude s’intéresse aux trois piliers de l’écrit narratif à la période romantique, dans les œuvres de la Cubaine Gertrudis Gómez de Avellaneda (1814-1873), portant sur les colonies hispano-américaines et caribéennes (Memorias, Sab, Guatimozín, El Cacique de Turmequé, El aura blanca). L’imagerie et les procédés habituellement mobilisés dans un romantisme hispano-américain, fortement inspiré des canons européens, et pourtant mu par un désir d’indépendance politique et culturelle, font de cette littérature une littérature du paradoxe. Non dépourvues de cette caractéristique, les narrations de l’auteur apparaissent toutefois comme de surprenants récits. A l’aune de l’évolution des formes romanesques qui ont succédé au Romantisme, jusqu’aux écrits de la modernité, et aux poétiques postmodernes et postcoloniales, on constate la modernité que ces textes présentaient déjà. La (dé)construction des personnages, en particulier le Métis, celle des lieux, et le jeu polyphonique de dires démultipliés remettent en question nombre des représentations traditionnelles, dans la réécriture de l’Histoire des Amériques. Un désir de dire autrement les divers « réels » émerge, ainsi que le souhait d’intégrer la complexité culturelle de cette zone. Sans avoir clairement défini de véritable poétique, l’auteur explore l’espace, la temporalité et le jeu des voix, pour fonder les bases d’une écriture ontologique et mémorielle qui interroge les identités. Celle-ci se créolise, par la mise en contact d’éléments hétéroclites qu’elle recompose, la multiplicité des sources littéraires ou orales, l’apparition de nouveaux territoires langagiers ou encore des personnages qui échappent aux typifications. / This study focuses on the three pillars of narrative art in the romantic era in the works of Cuban writer Gertrudis Gómez de Avellaneda (1814-1873) dealing with Hispanic-American and Caribbean colonies (Memorias, Sab, Guatimozín, El Cacique de Turmequé, El aura blanca). The images and narrative devices traditionally mobilized in Hispanic-American Romanticism – a literature strongly inspired by European artistic ideals, and yet driven by a desire for political and cultural independence – make it a literature pervaded by paradoxes. Although they tend to share this common feature, the authors’ narratives stand out and surprise. In the light of the evolution of the novelistic forms that followed Romanticism, including modernist writings, and postmodern and postcolonial poetics, these texts appear as already “modern”. The (de)construction of the characters – particularly the “Metis” – and places, together with the polyphonic effect of a myriad of different discourses, challenge many traditional representations concerning the re-writing of the History of the Americas. What emerges is a desire to find a new way to express the various forms of the “real” and to capture the cultural complexity of this geographical area. Without clearly defining any particular literary method or ars poetica, the author explores space, temporality and the interplay of voices, thus laying the bases for an ontological, memory-oriented mode of writing that questions identities. This mode of writing goes through a process of Creolization, as it gathers and recomposes disparate elements, multiplies its literary or oral sources, and makes new linguistic territories, or characters who elude types, materialize.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2013PA030121 |
Date | 26 October 2013 |
Creators | Marie, Joséphine |
Contributors | Paris 3, Le Corre, Hervé |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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