« Quelle sociologie pour quelle démocratie ? Rationalité politique et émancipation » a pour ambition d’interroger les liens entre l’épistémologie, la théorie sociologique et la posture ou le type d’engagement du sociologue dans la cité. Il s’agit d’explorer les conditions de possibilité d’une théorie critique, non idéologique, mais fondée en raison sociologique.Une première partie, s’appuyant sur des recherches actions, s’intéresse à la question de la participation des citoyens. Un premier exemple, une sociologie du Théâtre de l’opprimé, montre comment ce type d’intervention peut être interprété comme un dispositif de subjectivation politique. Un deuxième exemple pose la question de la participation à partir d’une tout autre conception du social. A l’occasion de l’élaboration d’un dispositif de participation citoyenne sur le territoire de Feyzin, nous avons tenté d’articuler une sociologie particulière (théorie de l’acteur-réseau) et une conception de la raison pratique (avec Vincent Descombes) pour construire une Conférence riveraine. Dans ces deux cas ce sont les liens entre paradigme sociologique et modalités d’intervention démocratique qui sont examinés. Une seconde partie, plus épistémologique, s’intéresse au fonctionnement de la discipline sociologique et présente trois tentatives d’élaboration d’une posture qui vise à mettre en son centre la notion (et la pratique) d’espace de controverse. Le premier exemple fait retour sur la Querelle allemande des sciences sociales car cette querelle est exemplaire, à la fois d’une controverse qui tente d’explorer les différents arguments disponibles, à un moment donné, mais aussi, d’un point de vue plus substantiel, pose les fondements de deux interprétations du monde social qui sont toujours actives dans les débats contemporains. Le deuxième se situe à un niveau plus théorique, et, à partir d’un colloque qui réunissait différents auteurs partisans d’une théorie de l’activité pour penser le travail, tente de mettre au jour un point de vue de l’activité qui pourrait être commun à l’ensemble de ces auteurs. L’idée est assez simple : il s’agit de contribuer à construire une cumulativité et un point d’accord dont les auteurs pourraient se revendiquer (notamment dans une perspective politique). Enfin, le troisième prend le risque d’explorer ce que l’on appelle parfois un point de vue « postanthropocentré » (ou « désanthropocentré », les termes sont bien loin d’être stabilisés) en sciences sociales. Si l’on prend au sérieux la question d’un approfondissement de la démocratie, jusqu’où peut-on (doit-on) aller dans cette direction ? Que peut signifier pour la sociologie l’idée de prendre en compte les « non-humains » ? C’est ainsi, au moyen de ces multiples angles d’attaque, que ce travail propose de déployer notre interrogation sur les relations entre épistémologie, sociologie et politique. / " What sociology for which democracy? Political rationality and emancipation " has for ambition to question the links between the epistemology, the sociological theory and the posture or the kind of commitment of the sociologist in the city. It is a question of exploring the conditions of possibility of a critical, not ideological theory, but established in sociological reason. A first part, leaning on researches-actions, is interested in the question of the participation of the citizens. A first example, a sociology of the Theater of the oppressed, shows how this type of intervention can be interpreted as a device of political subjectivation. The second example raises the question of the participation from quite a different design of the social. On the occasion of the elaboration of a device of participation citizen on the territory of Feyzin, we tried to articulate a particular sociology (theory of the actor-network) and a design of the reason has a practice (with Vincent Descombes) to build a citizen Conference. In these two cases it is the links between sociological paradigm and modalities of democratic intervention that are examined. A more epistemological, second part, is interested in the functioning of the sociological discipline and presents three attempts of elaboration of a posture which aims at putting in its center the notion (and the practice) of « space of controversy ». The first example makes return on the German Quarrel of the social sciences because this quarrel is exemplary, at the same time of a controversy which tries to explore the various available arguments, at some point, but also, from a more substantial point of view, puts the foundations of two interpretations of the social world which are always active in the contemporary debates. The second is situated at a more theoretical level, and, from a colloquium which gathered various partisan authors of a theory of the activity to think of the work, of tent to bring to light a point of view of the activity which could be common to all these authors. The idea is rather simple : it is a question of contributing to build a cumulativity and a point all right the authors of which could claim to be (in particular in a political perspective). Finally, the third takes the risk of exploring what we sometimes call a point of view " postanthropocentric" (or " desanthropocentric ", the terms are far from being stabilized) in social sciences. If we take seriously the question of a deepening of the democracy, to where do we can go in this direction? What can mean for the sociology the idea to take into account the "non-human beings" ? It is so, by means of these multiple angles of attack, that this work suggests displaying our interrogation on the relations between epistemology, sociology and politics.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2017CNAM1135 |
Date | 02 October 2017 |
Creators | Lénel, Pierre |
Contributors | Paris, CNAM, Bevort, Antoine |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
Page generated in 0.0021 seconds