Dans « En songeant à un art poétique », Jules Supervielle définit sa poésie comme une entreprise d’humanisation. Quelle acception convient-Il de donner à ce terme, et en quoi se révèle-T-Il pertinent pour aborder l’œuvre de l’écrivain ? C’est à cette question que tente de répondre cette thèse, en cherchant à déterminer le sens qu’il convient de donner à l’humanisation à partir du double héritage de l’humanisme de la Renaissance et de l’humanitarisme romantique, et en s’appuyant sur des manuscrits et des correspondances en partie inédits. Dans une première partie, l’étude de la théorisation de l’humanisation chez Supervielle nous amène à mener une réflexion ressortissant de l’histoire des idées et de l’histoire littéraire, en nous penchant sur l’idée de la littérature développée par l’écrivain, et en analysant le rôle joué par Jean Paulhan et par René Étiemble dans l’apparition de cette idée. La seconde partie analyse la genèse diachronique de l’humanisation, au sein d’un essai de géographie poétique qui se focalise sur le tournant que constituent les années 1920 et 1930. La troisième partie est consacrée à l’étude de la genèse synchronique, considérant l’apparition de l’humanisation dans les divers états d’un texte, en poésie, en prose et au théâtre. L’étude de l’humanisation dans l’œuvre de Jules Supervielle permet ainsi de préciser le paysage littéraire et l’interpénétration des idées de la littérature qui se développent dans la première moitié du XXe siècle, en marge du surréalisme. / In « En songeant à un art poétique », Jules Supervielle defines his poetry as an attempt at humanization. How should this term be understood, and how does it enlighten Supervielle’s work ? In order to answer this question, this dissertation sets out to define the meaning of humanization through the lens of the double legacy of the humanism of the Renaissance and the humanitarianism of Romanticism, and in the light of partly unpublished manuscripts and letters. In the first part, this dissertation studies how Supervielle theorizes humanization. It leads to an analysis of a history of ideas and of literature, in order to define Supervielle’s conception of literature and in order to assess Jean Paulhan’s and René Étiemble’s roles in this theorization. The second part is a chronological study of humanization that takes the form of an essay of poetic geography. It focuses particularly on the work of the 1920’s and 1930’s. The third part is a genetic one : we study how humanization appears in the different states of a poem, a prose and a drama. The Study of humanization in Supervielle’s works enables us to have a better understanding of the literary landscape and of the entanglement of literary ideas in the first half of the twentieth century, in the margins of Surrealism.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2014PA040125 |
Date | 21 November 2014 |
Creators | Fischbach, Sophie |
Contributors | Paris 4, Jarrety, Michel |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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