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Des poèmes à l'âge de l'irréalité : solitude et empaysagement au Canada français (1860-1930)

Tableau d’honneur de la Faculté des études supérieures et postdoctorales, 2013-2014. / Période négligée de l’histoire littéraire, les années 1860 à 1930 ont apparu aux critiques de la modernité comme un âge de l’irréalité dont le patriotisme de Louis Fréchette et la mélancolie d’Émile Nelligan témoignaient de deux manières opposées, irréconciliables, sinon dans un même exil, une même absence à soi et à la vie immédiate. Cette thèse revient d’abord sur l’émergence et l’évolution de ce rapport des modernes au passé littéraire canadien-français, puis retrace une lignée considérable de poètes qui furent indifférents au patriotisme sans pour autant tomber dans l’isolement pathétique. Dans un premier temps, il faut relativiser la prépondérance de la poésie patriotique : Louis Fréchette et Nérée Beauchemin ont aussi écrit de la poésie lyrique et descriptive. La plupart des poètes de la fin du XIXe siècle pouvaient, d’un poème à l’autre au sein d’un même recueil, passer de la célébration des héros de la Nouvelle-France à l’observation directe du peintre. Cette dernière tendance prévaut dans les œuvres d’Alfred Garneau et d’Eudore Évanturel, qui ont en commun de faire passer le monde du statut de support idéologique à un lieu de présence imprescriptible, ouvert. Après une analyse de leurs poèmes dans la production littéraire de la seconde moitié du XIXe siècle, la thèse s’attarde dans les trois chapitres suivants aux parcours individuels de trois poètes majeurs du siècle suivant en les situant dans l’évolution de la littérature canadienne-française : Albert Lozeau, Jean-Aubert Loranger et Alfred DesRochers. Chacun à leur manière, ces poètes opèrent une objectivation du monde tout en interrogeant la nature de leur relation avec lui. Avec eux, sans doute à cause de la primauté accordée par le symbolisme à l’imagination créatrice, la réalité sensible est intériorisée, engagée dans un dialogue ou présentée directement comme une manifestation de conscience. Au final, il est possible de reconstituer une tradition poétique marquée principalement par une solitude retirée et une attention soutenue à la vie présente, tradition qui trouve son aboutissement dans l’œuvre de Saint-Denys Garneau.

Identiferoai:union.ndltd.org:LAVAL/oai:corpus.ulaval.ca:20.500.11794/24674
Date19 April 2018
CreatorsLambert, Vincent
ContributorsDumont, François
Source SetsUniversité Laval
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
Typethèse de doctorat, COAR1_1::Texte::Thèse::Thèse de doctorat
Format1 ressource en ligne (364 pages), application/pdf
Coverage19e siècle, 20e siècle
Rightshttp://purl.org/coar/access_right/c_abf2

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