Return to search

Écritures du moi, genèse et créativité : les mises en scène d'Anaïs Nin (1931-1942) / Life-writing, genesis and creativity : anaïs Nin's stagings of the self (1931-1942)

Pour camoufler son passé, dissimuler ses relations adultères, un inceste consenti avec son père et des mensonges peu avouables, les « morceaux choisis » qu’Anaïs Nin livre au lecteur comme son Journal, à partir de 1966, s’affranchissent de toute fidélité aux manuscrits. Le journal posthume, dit « non expurgé » et basé sur les transcriptions dactylographiées que la diariste réalisait de ses journaux, n’est pas non plus exempt de réécritures et d’amendements conséquents. Parmi les quelque cent dix volumes d’un journal manuscrit protéiforme, cette étude tente de mettre au jour ce qui reste, mais surtout ce qui s’ajoute et remet en cause l’appellation de « journal ». Tentant de saisir un moi sans cesse en fuite, la diariste compose sa vie dont l’imaginaire, même dans les manuscrits, fait pleinement partie. Au sein d’un corpus imposant consulté à UCLA et à l’université de Northwestern, cette étude se concentre sur la période du début du Journal (par opposition au Journal de Jeunesse) jusqu’à la publication par Nin de The Winter of Artifice (1939 et 1942), fictionnalisation de sa vie à une époque où publier le journal est inenvisageable. Ce recueil est aussi une tentative de maîtrise d’une œuvre achevée afin de vaincre l’éternel conflit du journal avec le temps et celui de la femme avec son père. Comparer les manuscrits de ces fictions, lues et corrigées par Henry Miller, les journaux manuscrits, les journaux publiés de façon anthume et posthume permet de saisir l’enjeu des réécritures, de l’autocensure ainsi que la démarche créative de Nin qui relève de mises en scène que la diariste légitime plus tard en s’appropriant les principes psychanalytiques d’Otto Rank. / To camouflage her past, dissemble about her adulterous affairs, and conceal consensual incest with her father and a lifetime of brazen lies, the « selected pieces » that Anaïs Nin offers to readers as her Diary, as of 1966, bear only a tangential relationship to the manuscripts. Even the so-called unexpurgated diary, published posthumously and based on the typescripts that Nin made of her diaries, contains significant revisions and emendations. Among the hundred and ten-odd volumes of a protean, handwritten diary, this study brings to the fore what remains, but also what was added, leading us to question whether the resulting document can truly be called a « diary ». In attempting to capture her ever-elusive self, Nin composed her life, and even in the manuscripts, the imaginary played a great part in that process. From a vast corpus examined at UCLA and Northwestern university, this study focuses on the period from the beginning of The Diary (as distinct from The Early Diary), till Nin publishes The Winter of Artifice (1939, and 1942), a fictionalization of her life at a time when publishing the diary was impossible. This piece is also an attempt to deal with—and, Nin hoped, vanquish—the lingering conflict of the diary with time and that of the woman with her father. Comparing the drafts of this work, revised by Henry Miller, with the handwritten diaries and the anthumously and posthumously published versions enables us to fully seize the extent of Nin’s rewriting and self-censorship, as well as the scope of a creative approach which amounts to many stagings of the self that the diarist would later legitimatize by making Otto Rank’s psychoanalytical principles her own.

Identiferoai:union.ndltd.org:theses.fr/2011MON30034
Date14 October 2011
CreatorsDubois Boucheraud, Simon
ContributorsMontpellier 3, Raynaud, Claudine
Source SetsDépôt national des thèses électroniques françaises
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
TypeElectronic Thesis or Dissertation, Text

Page generated in 0.013 seconds