Ce travail propose une étude de l'enseignement/apprentissage du créole et du français en milieu scolaire haïtien en partant du double point de vue épistémologique et historique. Du point de vue épistémologique, il entend montrer les failles de la perspective adoptée par la majorité des linguistes qui ont travaillé sur ce thème. En envisageant l'écriture comme simple transcription de l'oral, ces linguistes ignorent les difficultés que pose l'entrée du créole haïtien dans les domaines de l'écriture et de la scolarisation. Une instabilité de la définition des concepts grammaticaux et une vision univoque de l'expression en créole sont les deux conséquences qui découlent de cette conception. Si les démarches contrastives veulent rapprocher créole et français sur le plan syntaxique, elles laissent toujours de côté le problème discursif et textuel. Livrés à eux-mêmes, les auteurs de manuels et les enseignants n'osent pas se détacher de la tradition. Du point de vue historique, nous montrons que l'école haïtienne hérite du modèle de l'école française de la fin du XIXe et du début du XXe siècle. Cet héritage consiste en un réseau interdiscursif et intertextuel complexe. ignoré, ce réseau est le socle sur lequel s'appuient 85% d'enseignants sans formation initial. En répétant les discours et textes disponibles, ces enseignants véhiculent, inconsciemment, des contradictions qui font barrage aux ambitions communicationnelles envisagées par les reformes scolaires. A partir de ce double constat, cette étude propose d'effectuer un tournant vers une nouvelle conception de l'appropriation de l'écrit et de l'oral. Cette démarche prend en considération les incidents anthropologiques de l'écriture et les exigences de l'agir communicationnel. Plusieurs pistes ont été dégagées. La principale consiste en une orientation sociodiscursive des recherches sur le créole Haïtien. / This work proposes a study of the teaching and learning of French and Creole in Haitian schools starting from the points of view of history and epistemology. From the epistemological point of view, it entends to show the limitations of the approach taken by most linguists who have worked in this area. Considering writing as simple transcription of the the spoken, theses linguists ignoe the difficulties posed by the adoption of Haitian Creole into the fields of literacy and education. A lack of consistency in the definition of grammatical concepts and a singular vision of the phrase in Creole are the two consequences that flow from this approach. If the comparative approach wishes to relate Creole and French on the syntactic level, they always leave aside the discursive and textual problematic. left to themselves, textbook writers and teachers do not dare to break away form tradition. From the historical point of view, we show that the Haitian school model inherits its principals from the French school of the late nineteenth and early twentieth centuries. This legacy consists of a complex interdiscursive and intertextual network. Generally ignored, this network is nonetheless the basis on which 85% of teachers without training rely. By repeating the speeches and texts available, theses teachers convey unconsciously, contradictions that are blocking the communicational goals envisaged by the reform school. From these two observations, this study proposes to turn to a new concept of ownership of the written and oral. This approach takes into account the impact of anthropological writing and the requirements of communicational action. Several directions haven benn suggested. The main focus will be towards a sociodiscursive orientation towards Haitian Creole.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2011PA030087 |
Date | 06 July 2011 |
Creators | Constant, Alberte |
Contributors | Paris 3, Chiss, Jean-Louis |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | English |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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