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L'externalisation du développement d'applications

Quelles sont les activités que l'entreprise doit prendre en charge elle-même et celles pour lesquelles il est plus judicieux de faire appel à l'extérieur ? A l'heure même où se développent les organisations en réseau et la pratique du partenariat, cette question apparaît comme l'un des thèmes majeurs du management. Ce débat est particulièrement sensible dans le domaine informatique, où se sont multipliés ces dernières années les exemples d'entreprises ayant décidé de cesser d'assurer elles-mêmes la gestion directe de leurs activités informatiques. Faut-il voir dans l'externalisation un effet de mode ou au contraire la manifestation d'une tendance durable et un nouveau partage des tâches entre acteurs économiques ? Plus particulièrement, dans quelle mesure l'externalisation peut-elle concerner les fonctions d'études informatiques? Quels sont les facteurs favorables à l'externalisation, quels en sont les risques et les limites? Ce sont ces questions qui sont à l'origine de la thèse. Les travaux s'appuient sur quatre référentiels théoriques, répondant chacun à une approche différente du problème et à un questionnement particulier. Approche stratégique, qui revient à s'interroger au travers de la théorie de la ressource sur les compétences de base de l'organisation. Approche industrielle, dans laquelle est étudié l'impact de l'évolution des processus de production et de la technologie sur les modes d'organisation. Approches de la théorie de l'agence et de la théorie des coûts de transaction, qui posent la question du contrôle de l'activité et de la relation avec le fournisseur, interne ou externe, d'applications informatiques. L'étude empirique a porté sur 12 entreprises françaises et comporte deux volets. Une analyse quantitative, portant sur 60 projets de développement d'applications mis en œuvre dans les deux dernières années par ces entreprises ; une analyse qualitative, dans laquelle sont identifiées les préoccupations stratégiques, industrielles et de contrôle de ces différentes organisations et l'impact sur les choix d'externalisation. L'étude empirique permet de décrire au travers d'une typologie les pratiques actuelles. Elle permet également d'analyser différentes formes contractuelles (organisation interne, régie, forfait) et d'associer à ces formes contractuelles différents facteurs de contingence. Sur un plan stratégique, notre recherche montre que les entreprises étudiées envisagent volontiers l'externalisation des étapes techniques du processus, y trouvant en particulier des avantages en termes de réactivité ; elles tiennent en revanche à maintenir en interne la compétence nécessaire à l'analyse des besoins et à l'identification des opportunités liées aux nouvelles technologies informatiques. Sur un plan industriel, l'irrégularité croissante des flux de production et l'hétérogénéité de la technologie sont identifiés comme des facteurs jouant en faveur d'une spécialisation des acteurs. En revanche, la principale limite à l'externalisation des études informatiques s'avère être le problème du contrôle dans un marché caractérisé par une forte incertitude a priori sur la qualité des productions. Cette dernière constatation nous amène ainsi à nous interroger sur la mise en œuvre de contrôles efficients, tant en interne qu'en externe et sur le rôle des différents acteurs, notamment de la direction informatique, dans ces processus de contrôle. A cet égard, la pratique d'une externalisation partielle, réfléchie et maîtrisée apparaît comme une opportunité pour les organisations et comme un mode d'apprentissage vers une gestion plus efficiente de l'activité

Identiferoai:union.ndltd.org:CCSD/oai:pastel.archives-ouvertes.fr:pastel-00994919
Date01 January 1994
CreatorsDelmond, Marie-Hélène
Source SetsCCSD theses-EN-ligne, France
Languagefra
Detected LanguageFrench
TypePhD thesis

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