La mise en place de groupwares dans les organisations productives souligne quatre traits majeurs de nos sociétés : la mise en avant du savoir comme l'un des moteurs de la compétitivité des entreprises, la profusion de technologies investissant à la fois les espaces domestiques et professionnels, la valorisation de l'urgence et de la mobilité, et une nouvelle définition de l'acteur, entrepreneur de sa vie. Les groupwares se présentent comme des catalyseurs de performance : travailler plus vite, mieux, en mobilisant l’intelligence collective. Comment de tels outils sont-ils appropriés par les acteurs dans les organisations productives ? Comment sont-ils intégrés ou non dans les pratiques de travail ? Comment les acteurs, en leur cherchant un sens, transforment-ils les organisations ? C’est la question des processus cognitifs et communicationnels à l'œuvre qui est placée au centre de cette recherche. L’hypothèse consiste à envisager les appropriations des groupwares comme le produit de deux dynamiques inter-reliées : une dynamique de création de sens et une dynamique de traduction. L’articulation de la théorie du sensemaking développée par Karl E. Weick et la théorie de la traduction proposée par Madeleine Akrich, Michel Callon et Bruno Latour, se révèle fructueuse pour analyser les processus d’appropriation des groupwares. Trois études de cas ont été réalisées : une observation participante dans un centre de recherche et deux recherches-action, au sein d’une banque et d’un organisme d’aide aux entreprises. Elles mettent en évidence le rôle actif que jouent les acteurs lors de l’introduction d’un groupware et la dimension communicationnelle à l'œuvre : formulation de projets, négociations des fondamentaux sur lesquels reposent les collectifs de travail, traduction et articulation de logiques contradictoires qui traversent les entreprises. Le rôle du manager se révèle prépondérant et les résultats de la recherche invitent à repenser son action lors de la mise en place des groupwares, puisque ces outils, vecteurs de rationalisation cognitive, interrogent les formes de construction identitaire et de relations professionnelles qui se jouent dans les entreprises. Les managers apparaissent désarmés face à ces enjeux / The introduction of groupwares in productive organizations highlights four major characteristics of our societies : the paramountcy of knowledge as a key driver of business competitiveness, the profusion of technologies surrounding both domestic and professional fields, the enhancement of urgency and mobility, and a new definition of the actor, a true entrepreneur of his life. Groupwares act as performance catalysts: to work faster and better by mobilizing collective intelligence. How can such tools be appropriated by actors in productive organizations ? How are they integrated or not in work practices ? How do actors, by seeking a meaning to them, transform organizations ? The question of cognitive and communicative processes at work constitute the heart of this research. The hypothesis considers the appropriation of groupwares as the product of two interrelated dynamics: the creation of meaning dynamic and the translation dynamic. The articulation of the sensemaking theory developed by Karl E. Weick and the translation theory proposed by Madeleine Akrich, Michel Callon and Bruno Latour appears to be appropriate to analyze the process of appropriation of groupwares. Three case studies were conducted : a participant observation in a research centre and two action-researches within a bank and an organization in the field of business support. They highlight the active role played by actors during the introduction of groupwares and the communicative dimension at work: project formulation, negotiation of those fundamental issues on which work collectives rely, and the translation and articulation of contradictory logics that are found in every company. The role of the manager appears to be preponderant and the research findings lead to the need to rethink his action during the implementation of groupwares, because these tools, vectors of cognitive rationalization, question those forms of identity construction and professional relations which are manifest in most companies. Managers appear helpless when facing these challenges
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2009METZ022L |
Date | 30 October 2009 |
Creators | Mallet, Christelle |
Contributors | Metz, Walter, Jacques |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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