Etudier les processus de légitimations citadines à Douala, capitale économique du Cameroun, au prisme du foncier invite à une analyse des discours et pratiques des habitants afin de négocier leur place en ville – plus ou moins durablement, au regard d’une pluralité d’acteurs. Dans un contexte de situation autoritaire et de forte dichotomie rural-urbain au sein des représentations communes, la citadinité ne va pas de soi à Douala et peut être contestée dans certains cas. Être à Douala et être de Douala ne portent pas le même sens et supposent une reconnaissance de légitimité à occuper l’espace, à l’aune de paramètres identitaires et de pratiques sociales. La confrontation entre trois quartiers – Bonabéri, New-Bell, Akwa – a permis de poser trois regards situés sur les légitimités citadines. Différents registres légitimants sont questionnés, parmi lesquels l’importance de la prise en compte de la dimension identitaire. L’analyse du poids de l’autochtonie dans les représentations citadines et sa traduction spatiale permettent de rendre compte que ce registre de (dé)légitimation est saturant, mais que des marges de manœuvre existent notamment du fait des contours flous de la définition même de cette notion d’autochtonie. Le rapport aux normes officielles est également questionné, plus particulièrement la capacité à jouer, négocier, contourner ces dernières dans un contexte où l’écart est important entre normes officielles et pratiques foncières réelles. L’étude d’un déguerpissement survenu en 2014 montre cependant les limites des stratégies des habitants, révélant un conflit de normes. Les réponses citadines à travers la production matérielle et sociale de l’espace urbain, en contexte marécageux et/ou inondable et face au manque de solutions proposées par l’Etat, deviennent une manière d’interpeller ce dernier / Studying processes of legitimations by city dwellers in Douala, Cameroon’s economic capital, with the prism of land invites to an analysis of the discourses and practices of the inhabitants in order to negotiate their place in the city – more or less durably, with regard to a plurality of actors. Taking into account the authoritarian situation in Cameroon and a strong rural-urban dichotomy within common representations, the citadinité (“is cityness”) in Douala nothing short of a hassle and can be questioned in some cases. To be in Douala and to be from Douala are not the same and this is translated by the recognition - or not - of a legitimacy to occupy space, according to parameters of identity and social practices. The confrontation between three districts - Bonabéri, New-Bell, Akwa - gave us three different viewpoints on city-dwellers' legitimacies.Various legitimizing aspects are questioned, including the importance of taking into account the identity dimension. In this context, analyzing the importance of autochthony in city-dwellers’ representations and translating it spatially shows how, even though this register of (de)legitimation is saturating, room of manoeuvre exists in particular because of this autochthony notion’s fuzzy definition. The relation with official standards is also questioned, considering the ability to play, negotiate, and circumvent them in a context where there are huge discrepancies between official standards and actual land practices. The study of an eviction that occurred in 2014, however, shows the limits of the strategies of the inhabitants, revealing a conflict of norms. The dwellers' answers through the material and social production of the urban space, in a marshy and/or floodable context and faced with the lack of solutions proposed by the State, give rise to an interpellation of the latter.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2018USPCC024 |
Date | 05 December 2018 |
Creators | Bignon, Carole |
Contributors | Sorbonne Paris Cité, Faret, Laurent, Morange, Marianne |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text, Image |
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