Comme tous les ciliés, P. tetraurelia réarrange son génome à chaque génération sexuelle pendant le développement de son macronoyau somatique ¿ partir du micronoyau germinal. Les réarrangements incluent l’excision précise de courtes séquences dérivant de transposons et appelés IES (Internal Eliminated Sequences) dont la majorité sont intragéniques. L’excision d’une fraction d’entre elles dépend de petits ARN maternels (appelés scnARN) qui sont produits à partir de tout le génome germinal pendant la méiose. Ce mécanisme pose un problème lors d’une conjugaison entre deux souches présentant des polymorphismes d’insertion : une cellule sera théoriquement incapable d’exciser une IES portée par l’allèle paternel reçu si cette IES est absente de l’allèle maternel ou si la séquence est trop divergente. Mes résultats montrent cependant que les allèles paternels divergents sont correctement excisés en utilisant les scnARN produit par la cellule paternelle. Dans le cas d’un polymorphisme absence/présence, l’IES que j’ai étudié est excisée chez 70 % des hétérozygotes F1, également via les scnARN paternels. Nous avons exploré deux hypothèses pour expliquer comment ils pouvaient agir. Il pourrait s’agir d’une programmation précoce des noyaux gamétiques ou alors d’un échange cytoplasmique des scnARN. Finalement, j’ai montré qu’un défaut de scnARN maternels n’est pas une cause possible de dysgénésie hybride. Cependant, 30 % des hétérozygotes F1 présentent une rétention variable de l’IES étudié via un mécanisme inconnu. Si cela est généralisable à toutes les IES homozygotes, alors ce mécanisme aurait un effet délétère sérieux sur les F1 et pourrait contribuer à l’isolement reproductif. / Like all ciliates, P. tetraurelia entirely rearranges its genome during development of the somatic macronucleus from the germline micronucleus, in each sexual generation. Rearrangements include the precise excision of IESs (Internal Eliminated Sequences), single-copy intervening sequences likely derived from transposon insertions. At least for a fraction of IESs, correct excision, which is required to reconstitute functional genes in the macronucleus, is thought to depend on their recognition by Piwi-bound small RNAs (called scnRNAs) produced from the maternal germline genome during meiosis. This raises a problem during conjugation between strains presenting insertion polymorphisms: a cell will be theoretically unable to excise an IES from the incoming (paternal) allele if that IES is absent from the maternal allele, or if its sequence is too divergent. Our results, however, indicate that divergent paternal alleles are correctly rearranged, using scnRNAs produced by the paternal cell. In the case of an absence/presence polymorphism, the IES we studied is excised in 70% of heterozygotes, also using paternal scnRNAs. We explored two hypotheses to explain how they can act. It could be either an early programming of the gametic nuclei or through cytoplasmic exchange of scnRNAs. My results seem to favor the latter. Overall, I showed that the lack of maternal scnRNAs is not a possible cause of hybrid dysgenesis. However, 30% of heterozygous F1 display a variable retention of the IES through an unknown mechanism. If this is true for all hemizygous IESs then it will have a strong deleterious effect on hybrid F1s and may contribute to reproductive isolation.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2017PA066078 |
Date | 31 March 2017 |
Creators | Pellerin, Guillaume |
Contributors | Paris 6, Meyer, Éric |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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