Il est difficile de ne pas concevoir l’utopie du côté de la rupture : division spatiale originelle, tension temporelle, désaccord critique. Pourtant les théories et attaques des anti-utopistes voient dans l’utopie un monde illusoire voire inutile, clos, signant la fin des temps et potentiellement dangereux pour l’humanité. Et si l’utopie n’était pas le programme de la société meilleure à réaliser, mais bien au contraire une pratique transgressive, une apparition de discontinuité dans notre « ici et maintenant », un excès qui vient doubler le réel plutôt qu’un possible à réaliser dans le futur ?Iain M. Banks est un auteur de science-fiction contemporain original et audacieux, qui, conscient des dangers inhérents à l’utopie, a su jouer avec ces limites pour proposer une société utopique totalement inédite : cette utopie s’appelle la Culture. Comment réinvestir singulièrement l’utopie ? Comment la science-fiction – et plus précisément le genre du space-opéra – permet-elle de mettre en scène des problématiques politiques dignes d’un intérêt philosophique ?Iain M. Banks imagine une utopie tout entière tournée vers la rencontre, la proximité, la nouveauté. Subvertissant les traditions utopique et science-fictionnelle, le Cycle de la Culture est traversé par l’altérité et le conflit. Ces deux caractéristiques sont les fils directeurs de cette thèse qui vise à reconceptualiser l’utopie dans une perspective philosophique, politique et littéraire, en travaillant les représentations du discours utopique au sein du laboratoire science fictionnel.Ce discours prend ici trois formes : dystopie, hétérotopie, (e)utopie. Ensemble, elles dessinent une « culture utopique radicale ». / It is difficult not to conceive utopia as a rupture: through original spatial division, temporal tension, critical discordance. Yet, theories and attacks from anti-utopians consider utopia as an illusory world, even useless, enclosed, marking the end of times and potentially dangerous for humanity. What if utopia was not the programme of a better society to realize,but instead a transgressive practice, an apparition of discontinuity in our « now and here », an excess which overtakes reality rather than a possible that has yet to be realized in the future? Iain M. Banks is a contemporary, original and audacious science-fiction author, who,aware of the inherent dangers of utopia, has known how to challenge these limits in order to provide a completely unique utopian society: this utopia is called the Culture. How to critically reinvest utopia? How can science fiction – and more precisely the genre of space-opera – depict political issues, worthy of philosophical enquiry? Iain M. Banks imagines a space for utopia, entirely oriented towards encounter,proximity, and novelty. Subverting science-fictional and utopian traditions, notions of alterity and conflict span the Culture Cycle. These two characteristics are the guiding principles of this dissertation, which aims at reconceptualizing utopia through a philosophical, political and literary perspective, by way of analysing the representations of utopian discourses within the science-fictional laboratory. These discourses take three shapes: dystopia, heterotopia, (e)utopia. Together, they outline a “radical utopian culture”.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2016USPCC322 |
Date | 23 September 2016 |
Creators | Carabédian, Alice |
Contributors | Sorbonne Paris Cité, Tassin, Étienne |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text, Collection, Image, StillImage |
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