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Skilled mobility, networks and the geography of innovation / Mobilité qualifiée, réseaux et géographie de l'innovation

Le fait que les activités d'innovation soient très concentrées dans l'espace, et en particulier dans les villes, a motivé un effort de recherche important pour comprendre les dynamiques spatiales de l'innovation. Si les flux de connaissances sont largement reconnus comme un facteur déterminant de la géographie de l’innovation, les mécanismes par lesquels ils se diffusent dans l'espace demeurent méconnus. En particulier, la littérature souligne l'importance de la mobilité des travailleurs qualifiés et des réseaux de collaboration scientifique. Cette thèse examine le rôle de la mobilité qualifiée dans la diffusion des connaissances, ainsi que la distribution spatiale des activités d’innovation qui en résulte. Pour répondre à cette question, cette thèse procède en trois étapes. Le premier chapitre fournit un cadre conceptuel articulant trois courants de littérature dont la nouvelle économie géographique, les modèles de croissance endogène, ainsi que les contributions empiriques sur la géographie de l’innovation. Une des conclusions principales de ce chapitre est que les modèles alliant économie géographique et croissance endogène fournissent un cadre théorique pertinent, puisqu’ils reconnaissent le rôle de la mobilité qualifiée et des externalités de connaissances dans la répartition des activités d’innovation. Cependant, leurs conclusions demeurent incomplètes pour au moins deux raisons.Premièrement, les dynamiques de migration sont très simplistes, et l’introduction de travailleurs avec des caractéristiques et des préférences de localisation hétérogènes altère le mécanisme cumulatif à la base de l’agglomération. Le second chapitre analyse les trajectoires de mobilité des inventeurs entre les villes Européennes, ainsi que leur dimension spatiale. En utilisant ces résultats, un modèle de gravité avec filtres spatiaux est utilisé pour estimer formellement comment le marché du travail, les réseaux de collaborations ainsi que les aménités, influencent les flux de mobilité des inventeurs.Deuxièmement, ces modèles ne considèrent pas la mobilité qualifiées comme un mécanisme de diffusion des connaissances. La littérature empirique a établi que les individus qualifiés influencent les flux de connaissances par leur mobilité professionnelle, ainsi que par les réseaux de collaboration et la capacité d’absorption qui en résulte. Le troisième chapitre estime un modèle spatial de Durbin pour étudier ces trois mécanismes dans un cadre unifié. L'hypothèse sous-jacente est que la mobilité et les réseaux donnent accès aux connaissances externes, mais la proportion de ces connaissances utilisée pour l'innovation dépend de la capacité d'absorption.Ces résultats ont de nombreuses implications pour la géographie de l'innovation. Alors que la mobilité de long terme devrait constituer une force d'agglomération importante, le développement des mobilités de court terme ou circulaires constituent une force de dispersion. L'importance relative de ces deux effets demeure incertaine, car les choix de localisation sont hétérogènes, de sorte que les trajectoires de mobilité varient considérablement. Ces éléments pourraient fournir une explication partielle aux écarts de croissance entre les zones urbaines, et dans une perspective plus dynamique, si cette différence tend à s’accroître ou à se résorber au cours du temps. / The fact that innovative activity is remarkably concentrated in space, and in particular in cities, has motivated an important research effort to understand the spatial dimension of innovation, and the underlying mechanisms at work. While the literature has established the importance knowledge flows for location of innovation, the mechanisms through which they diffuse in space remain largely understudied. In particular, studies have insisted on the importance of skilled workers' mobility and the networked nature of knowledge production for innovation. Building on these considerations, this thesis investigates the role of skilled mobility in the diffusion of knowledge, and the resulting distribution of innovative activity. To answer this question, the thesis proceeds in three steps. The first chapter sets the conceptual framework and surveys the related literature. One of the main conclusion of this review is that some new economic geography and growth models provide a useful theoretical framework, because they recognize the importance of skilled mobility and knowledge externalities for the distribution of innovation. However, they fail to provide a reasonable answer to our research question for at least two reasons. First, the migration dynamics are very simplistic, and introducing heterogeneity in workers' characteristics and location preferences alters the cumulative mechanism of agglomeration. The second chapter provides a descriptive analysis on the patterns of inventors' mobility across urban areas, and their spatial dimension. Using these results, a spatial filtering gravity model is used to analyse formally how employment opportunities, professional networks and urban amenities, influence inventors' mobility flows. Second, these models do not consider workers' role in the diffusion of knowledge. The literature has established that skilled individuals influence the diffusion of knowledge by moving across organisation, creating network relationships and building absorptive capacities. The third chapter implements a spatial Durbin model to study these three mechanisms in an integrated framework. It is assumed that that mobility and networks provide access to knowledge, but the proportion of accessible knowledge used for innovation depends on absorptive capacity. These results have implications for the geography of innovation. While long-term mobility acts as a strong agglomeration force, the development of short-term, circular patterns of mobility should give rise to dispersion. The relative importance of these two effects is uncertain, because workers have different propensities and motivation to move, so that mobility patterns differ considerably. This should help explaining the persistence of long-run growth differentials among urban areas, and in a more dynamic setting, whether these gaps tend to widen or fall over time.

Identiferoai:union.ndltd.org:theses.fr/2017LYSES030
Date29 September 2017
CreatorsGorin, Clément
ContributorsLyon, Massard, Nadine
Source SetsDépôt national des thèses électroniques françaises
LanguageEnglish
Detected LanguageFrench
TypeElectronic Thesis or Dissertation, Text

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