L’objectif de ce travail est d’étudier parallèlement les critiques de la modernité développées à partir de deux positionnements philosophiques en grande partie antithétiques représentées ici par leurs figures de proue : Leo Strauss et Theodor Adorno. Nés et décédés presque aux mêmes moments sans s’être connus, ils seront interrogés ici, en particulier, à partir de leurs manières respectives de faire face aux multiples défis lancés en 1945 à la réflexion philosophique. La première section de cette étude examine leurs philosophies comme celles de penseurs se représentant eux-mêmes à travers leurs réactions différentes à l’antisémitisme. La deuxième section analyse leurs relations critiques, de teneurs fortement distinctives, à la pensée de Heidegger, vis-à-vis de laquelle chacun élabore à sa manière une démarche de rupture. La troisième section aborde, comme constituant des points de croisement entre Strauss et Adorno, deux discussions jouant un rôle-clé dans leurs pensées : d’une part avec le positivisme des sciences sociales ; d’autre part, avec la modernité, identifiée comme affrontant une crise consubstantielle à ses options spécifiques. Ces deux discussions font apparaître paradoxalement plusieurs points de convergence entre des démarches si opposées. La dernière section examine les deux solutions à l’égard du problème de la modernité, l’une macrologique s’appuyant sur les sources médiévales, l’autre micrologique demeurant dans le sillage de l’Aufklärung. Une discussion s’amorce dans la conclusion quant à ce qu’il peut en être désormais de la postérité conceptuelle de ces deux pensées dans le nouveau contexte qui est aujourd’hui celui de la philosophie politique. / The aim of this study is to examine the critiques of modernity developed in parallel from two philosophical positions largely antithetical that are represented here by two main figures: Leo Strauss and Theodor Adorno. Born and died almost at the same time, these two thinkers are analyzed here from their way of facing different challenges imposed to the philosophical thinking in 1945. The first section examines their different reactions to the anti-Semitism. The second one analyzes their critical relations to Heidegger with whom each of them achieves a separation. The third section studies some junctions between them with two discussions: on the one hand, the discussion about the positivism in social sciences; on the other hand, the discussion about modernity considered as affronting a consubstantial crisis with their own options. These discussions make appear paradoxically several converging points between two opposing philosophical positions. The last section examines two solutions with regard to modernity: one, based on the medieval sources, is macrological, while the other, firmly devoted to the heritage of Aufklärung, is micrological. In the conclusion, this study will discuss the conceptual relevance of the posterity of these two thoughts in light of the actual context of the political philosophy.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2018SORUL074 |
Date | 27 June 2018 |
Creators | Deng, Haochen |
Contributors | Sorbonne université, Renaut, Alain |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
Page generated in 0.0019 seconds