Il est important pour les athlètes d'endurance de connaître leurs pertes de sodium dans la sudation, surtout pour ceux chez qui elles atteignent ≥ 75 mmol/L (Goulet, Dion et Myette-Côté, 2012). En effet, cette mesure est utilisée pour le développement de stratégies de remplacement d’eau et de sodium perdus à travers la sudation pendant l'exercice ou entre les sessions d’entraînement ou de compétition. Dans ce cas, les stratégies d’hydratation individualisées sont seulement possibles si les taux de sudation ainsi que les pertes de sodium à travers la sudation sont directement mesurés (Goulet, Dion et Myette-Côté, 2012). Les taux de sudation sont estimés à partir du poids corporel (PC) de l’athlète et calculés à l’aide de la formule suivante (Armstrong et Casa, 2009):
((〖PC〗_(avant exercice) (kg)-〖PC〗_(après exercice) (kg))+(Liquide ingéré(L)-Urine produite(L))_(pendant exercice))/(Temps (min) )×60
Quant à eux, les échantillons de sudation doivent être analysés en laboratoire à l’aide d’analyseurs d’électrolytes pour leur contenu en sodium (Goulet, Dion et Myette-Côté, 2012).
Jusqu’à ce jour, plusieurs études ont évalué chez l'athlète les taux de sudation ainsi que les pertes de sodium associées, et ce, dans différents sports tant en situation d’entraînement que de compétition (Sawka, Burke, Eichner, Maughan, Montain et Stachenfeld, 2007). Dans ces études, différents analyseurs d’électrolytes utilisant différentes techniques analytiques ont été utilisés pour déterminer les concentrations de sodium dans la sudation. Ainsi, il est raisonnable de penser que certaines des variations de résultats observées entre les études pourraient être attribuables, en partie du moins, aux méthodes analytiques privilégiées par certains analyseurs d’électrolytes utilisés (Dziedzic, Ross, Barnes, Slater et Burke, 2011; Dziedzic, Ross, Slater et Burke, 2014). Or, le premier but de ce mémoire était de déterminer la validité des valeurs de concentrations de sodium dans la sudation obtenues avec 1) l'électrode à ion spécifique clinique (EIS clinique) (cobas 6000®analyzer series, Roche, USA); 2) la conductivité ionique (CI) (Wescor Sweat ChekTM, Macroduct, USA) et; 3) l’électrode à ion spécifique de terrain (EIS de terrain) (Horiba C-122TM, Ltd, USA), en les comparant directement à la méthode de référence, soit la photométrie de flamme (PF) (A.Analyst 100, Perkin Elmer, USA). Le deuxième but du mémoire était de déterminer le niveau de concordance des concentrations de sodium dans la sudation obtenues par l'EIS clinique, l'EIS de terrain et la CI.
Pour réaliser les comparaisons entre les différentes techniques d’analyse, 27 participants (joueuses de soccer, coureurs et triathlètes) acclimatés à la chaleur ont été recrutés pour cette étude. Des tampons recouverts d’une membrane adhésive hydrofuge (3M, St-Paul, USA), installés à 3 ou 4 endroits différents sur le corps (front, avant-bras, cuisse ou dos), ont été utilisés pour récolter les échantillons de sudation. Les échantillons de sudation chez les joueuses de soccer ont été récoltés durant un entraînement typique de 60 minutes. Pour les coureurs et triathlètes, la récolte d’échantillons de sudation s’est effectuée en laboratoire. Les participants devaient courir sur un tapis roulant durant 30 minutes (70 à 80% de leur fréquence cardiaque maximale) à une température ambiante de 30 °C et une humidité relative variant de 20 à 40 %. La sudation a été extraite des tampons par centrifugation pour ensuite être congelée à -20 °C. L’ensemble des échantillons de sudation a été analysé par la suite par les différentes techniques analytiques en duplicata.
Malgré une excellente validité relative, les résultats démontrent une différence de validité absolue entre les différentes techniques analytiques en comparaison avec la PF. L'EIS clinique est davantage valide que l'EIS de terrain ou la CI. Plus spécifiquement, l’EIS clinique possède une excellente validité absolue pour des concentrations de sodium retrouvées dans la sudation allant de 10 à 100 mmol/L. Pour la CI, la validité absolue varie de faible à moyenne pour des concentrations de sodium allant de 10 à 40 mmol/L, elle est excellente pour des concentrations allant de 40 à 70 mmol/L et elle varie de moyenne à excellente pour des valeurs allant de 70 à 100 mmol/L. Finalement, pour l’EIS de terrain, la validité absolue varie de faible à moyenne pour un spectre de valeur allant de 10 à 100 mmol/L.
La comparaison des résultats obtenus par la CI, l’EIS de terrain ou l’EIS clinique en général indique une concordance des différentes techniques analytiques allant de faible à moyenne, à l'exception de l'accord entre l'EIS clinique et la CI, qui est excellent pour des concentrations de sodium dans la sudation allant de 40 à 100 mmol/L.
Pour conclure, seule la technique analytique de l’EIS clinique peut être considérée valide dans un contexte de recherche. La CI, quant à elle, semble offrir une validité respectable seulement pour des concentrations de sodium dans la sudation allant de 40 à 100 mmol/L et ainsi son utilisation dans un contexte de recherche n’est pas suggérée. Clairement, l'EIS de terrain n’est pas suffisamment valide pour être utilisée dans un contexte de recherche. Le degré de concordance entre les différentes techniques analytiques non-étalons qui, en général, varie de faible à moyen, pourrait confondre la comparaison et l’interprétation des résultats obtenus par les études qui les utilisent. Ainsi, les résultats de ce mémoire suggèrent qu’en contexte de recherche seulement la PF ou l’EIS clinique devraient être utilisées pour mesurer les concentrations de sodium dans la sudation.
Identifer | oai:union.ndltd.org:usherbrooke.ca/oai:savoirs.usherbrooke.ca:11143/5838 |
Date | January 2014 |
Creators | Asselin, Audrey |
Contributors | Goulet, Éric |
Publisher | Université de Sherbrooke |
Source Sets | Université de Sherbrooke |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Mémoire |
Rights | © Audrey Asselin |
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