Le milieu de la bande dessinée au Québec s'est enrichi depuis quelques années de nouvelles structures éditoriales qui ont favorisé l'éclosion de nombreux talents, particulièrement à l'intérieur du champ autobiographique. Le but de ce mémoire est de mettre en lumière certaines de ces voix singulières : Jimmy Beaulieu, Michel Rabagliati, Luc Giard, Line Gamache, Geneviève Castrée et Julie Doucet. Le propre de l'autobiographie en bande dessinée étant de représenter graphiquement le personnage, je m'attarderai ici à la manière dont le «je» est figuré. Cet avatar, amalgame de l'auteur et de son style, peut adopter différentes postures, l'une, par exemple, exposant l'introspection ou une autre, au contraire, provoquant l'identification du lecteur. La focalisation les influence fortement. De plus, les différentes catégories du champ autobiographique se déclinent par un contrat de lecture, proposant une stratégie d'ambiguïté ou un pacte référentiel, et par la structure narrative ou spéculative de l'œuvre. Elles ont une forme plus moderne selon leur capacité à se remettre en question. Mon hypothèse est celle de l'existence d'un lien entre le type de discours (autobiographie, récit autobiographique, roman autobiographique et auto-essai) et les perspectives employées. Pour la vérifier, j'ai formé, au préalable, trois couples en réunissant les œuvres qui présentent l'auteur avec certaines affinités. Cela a permis la comparaison et l'exploration des différents modes d'expression de mon objet d'étude. Le point de vue le plus usuel est sans conteste la perspective externe qui institue le «je» en personnage. Ses effets varient cependant selon la catégorie utilisée. Le point de vue interne est plutôt minoritaire et renforce un «je» déjà au plus près de l'auteur. La focalisation zéro sert, dans les exemples étudiés, à transmettre les perceptions et à donner accès directement aux pensées. Enfin, le point de vue expressif exhibe le bouleversement du créateur jusque dans son trait. Ainsi, ceux qui exposent leur intériorité sont aussi ceux qui utilisent des narrations qui se remettent en question: Jimmy Beaulieu, Luc Giard et Geneviève Castrée.
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MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : bande dessinée, points de vue, autobiographie
Identifer | oai:union.ndltd.org:LACETR/oai:collectionscanada.gc.ca:QMUQ.4232 |
Date | 09 1900 |
Creators | Lamothe, Stéphanie |
Source Sets | Library and Archives Canada ETDs Repository / Centre d'archives des thèses électroniques de Bibliothèque et Archives Canada |
Detected Language | French |
Type | Mémoire accepté, NonPeerReviewed |
Format | application/pdf |
Relation | http://www.archipel.uqam.ca/4232/ |
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