On assiste depuis ces dernières décennies à l’émergence de pratiques artistiques qui nous incitent plus que jamais à repenser les catégories cloisonnées auxquelles on aurait tendance à les rattacher : arts plastiques, danse, performance. Ces pratiques attestent du dépassement de l’idée de pluridisciplinarité (qui a longtemps prévalu) et investissent desmodalités et des espaces de travail (physiques et mentaux) radicalement autres. Ces porosités du genre artistique témoignent parfois de problématiques communes, telles que la question du « je » ; la représentation et la mise en scène de soi ; une investigation particulière des codes ; l’exploration de corpus de gestes. Le constat d’une certaine déterritorialisation des pratiques ne saurait toutefois faire l’économie d’un éclairage historique, fourni en particulier par les activités du Judson Dance Theater élargi au contexte artistique new yorkais des années 1960. Il constitue un laboratoire de recherches inédit pour ces nouvelles stratégies du corps en mouvement, dont la portée rayonne encore. Si aujourd’hui ce n’est plus tant le rapport aux gestes ordinaires qui aimante les artistes, certaines procédures d’expérimentation continuent d’être opérantes, qu’il s’agisse du corps en interaction avec l’objet ou encore du recours à un dispositif spécifique. Ce sont ces approches plurielles, croisant aussi bien les démarches de Jérôme Bel, Alain Buffard, Ulla von Brandenburg, Boris Charmatz, Hélène Delprat, Esther Ferrer, Nicolas Floc’h et bien d’autres, que nous avons souhaité cartographier sous l’intitulé de « nouvelles pratiques du corps scénique ». / Since the last few decades, we are witnessing the emergence of artistic practices that lead us to rethink more than ever the cloistered categories we’re used to fit them into: visual arts, dance, performance. These practices testify the override of the idea of multidisciplinarity (which has been a long-term focus) to invest new physical and mental modalities and spaces.The artistic genre porousness often attests common issues like the question of the « I », the representation and the staging of the self ; a specific code investigation ; the exploration of a gestural corpus.Stating a kind of deterritorialization of practices cannot however prevent from an historical enlightening, mainly to be found in the Judson Dance Theater and its broader context, the New-York avant-garde scene of the sixties. This unprecedented field of experimentation shaped new strategies for the body in motion whose reach is still seminal today.Though relationships to ordinary gestures are no more what artists are striving for, some experimental processes are still operating, regarding either the interactions of the body to objects or to particular devices. This open realm of relationships, crossing the work of artists like Jerôme Bel, Alain Buffard, Ulla von Brandenburg, Boris Charmatz, Helène Delprat, Esther Ferrer, Nicolas Floc’h and so many others, is what we sought to map under the term of “the new practices of the scenic body”.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2018REN20008 |
Date | 30 January 2018 |
Creators | Brignone, Patricia |
Contributors | Rennes 2, Poinsot, Jean-Marc |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
Page generated in 0.0017 seconds