À partir des années 1890, la construction de l’identité nationale américaine et d’un citoyen moderne mobilise différentes définitions de la notion de folk music, issues de différents milieux intellectuels et fondées sur une multiplication des collectes, pour culminer à la fin du New Deal en l’établissement d’un consensus sur l’existence et le contenu de base de l'American Folk Music. Compositeurs et musicologues construisent l’American Folk Music pour tenter de fonder une école de composition américaine qui rivaliserait avec les écoles européennes. Les folkloristes universitaires l’abordent en tant qu’objet d’étude, selon une approche textualiste et donc nécessairement anglo-centrée. Des anthropologues se saisissent aussi de cette notion pour l'appliquer aux musiques amérindiennes, puis à celles des Noirs-Américains. Avec les psychologues, ils y introduisent les influences des approches évolutionniste, diffusionniste, fonctionnaliste et relativiste. Éducateurs progressistes et travailleurs sociaux l’emploieront dans des projets d’ingénierie sociale, notamment en relation avec le mouvement d'américanisation. Tous ces paradigmes coexistent et s’opposent ou s’influencent jusque dans les années 1930, moment où l’institutionnalisation de l’American Folk Music au sein de l’État fédéral conduit à une rencontre et une forme de synthèse de toutes ces approches. Cette thèse explore les travaux des inventeurs de l’American Folk Music autour du parcours d’une des collectrices qui établissent la synthèse new-dealienne, Sidney Robertson. / From the 1890's on, the construction of American national identity and of the modern citizen draws on various definitions of the notion of folk music, produced by various intellectual circles and supported by the development of field collecting, to result towards the end of the New Deal Era in a tentative consensus on the basic content and the very existence of American Folk Music. Composers and musicologists address American Folk Music as a tool to try and set up an American composition school to rival the european ones. Academic folklorists approach it as a scholarly object through a text-centered paradigm requiring its linguistic anglo-centeredness. Anthropologists apply the notion to Amerindian, then later on Black-American musics. Along with the psychologists, they introduce in its definition the new concepts and bias of the competing evolutionist, diffusionist, functionalist and relativist theoretical schools. Progressive educators and social workers use it in their social engineering programs, most importantly in the Americanization-related ones.These various paradigms coexist, compete, and influence each other until the 1930's, when the institutionalization of American Folk Music inside Federal State agencies encourages a synthesis of these different approaches. The present thesis aims to describe the works and ideas of these various contributors to the invention of the American Folk Music through the study of the life and career of one of the New Deal collectors instrumental in this synthesis, Sidney Robertson.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2018PA100075 |
Date | 15 October 2018 |
Creators | Moreddu, Camille |
Contributors | Paris 10, Becker, Annette |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | English |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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