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Linterface neuro-immune et lexpression de la protéine prion cellulaire dans le cadre des maladies à prions. Une étude comparative des espèces bovine et humaine

Le tropisme cellulaire des prions infectieux diffère selon lespèce animale, celui-ci est corrélé à la souche infectieuse et à des facteurs spécifiques de lhôte. Par exemple, certains prions infectieux sont lymphotropiques, notamment en cas de scrapie chez les moutons et de variant de la maladie de Creutzfeldt-Jakob (vMCJ) chez lhomme. Par opposition, certains prions se caractérisent par un neurotropisme comme observé chez des patients Creutzfeldt-Jakob atteints de la forme sporadique ou chez des bovins atteints dencéphalopathies spongiformes bovines (ESB).
Lhypothèse de notre travail repose sur les observations suivantes : dans le cas du variant de la maladie de Creutzfeldt-Jakob et des encéphalopathies spongiformes bovines, lagent responsable est identique, la voie dinoculation et les lésions neurologiques le sont également, seul le tropisme de cette souche pour les organes lymphoïdes diffère.
En effet, les amygdales, la rate et lappendice sont infectieux chez lhomme. Par contre, linfectiosité est surtout confinée au niveau du système nerveux chez le bovin. Lors dune inoculation expérimentale par voie orale de lagent responsable de lESB chez les bovins, les plaques de Peyer iléales sont les seuls tissus lymphoïdes infectieux.
Notre hypothèse de travail est que des propriétés de lhôte interviennent dans le tropisme de lagent infectieux.
Deux axes de recherche ont été envisagés afin de vérifier cette hypothèse :
 Lanalyse de la distribution des fibres nerveuses au sein des tissus lymphoïdes associés aux muqueuses (MALT) des espèces bovine et humaine
 Létude de lexpression de PrPc et de ses isoformes au sein des tissus lymphoïdes et nerveux des espèces bovine et humaine.
Pour atteindre au mieux nos objectifs, il nous manquait un outil essentiel permettant la caractérisation spécifique des FDC bovines. En effet, aucun marqueur spécifique de ces cellules nétait commercialisé. Nous avons donc produit, en collaboration avec le Centre dEconomie Rural de Marloie, un anticorps monoclonal spécifiquement dirigé contre les cellules folliculaires dendritiques (FDC) bovines. Cet anticorps nous a permis détudier la distribution des FDC au sein des organes lymphoïdes bovins. Une attention particulière a été portée aux FDC isolées à partir des plaques de Peyer jéjunales (PPJ) et iléales (PPI). Lapparente différence dinfectivité de ces tissus lymphoïdes chez des bovins atteints expérimentalement dESB nous a conduit à comparer les capacités fonctionnelles des FDC isolées à partir de PPJ et de PPI. Ces observations sont décrites et discutées dans le chapitre 1.
Dans le chapitre 2, nous avons établi une cartographie des fibres nerveuses au sein des amygdales, des plaques de Peyer iléales et jéjunales bovines de plusieurs catégories dâge et ensuite comparé ce pattern dinnervation à celui des amygdales humaines; ceci permettra de pister les voies potentielles de neuro-invasion. Une attention particulière a été portée à linterface cellules folliculaires dendritiques fibres nerveuses. En effet, les FDC matures jouent un rôle prépondérant dans la pathogenèse des maladies à prion puisquen leur absence, une infection périphérique na pas lieu. De plus, la proximité entre fibres nerveuses et FDC est un paramètre intervenant dans la neuro-invasion; nous avons dès lors aussi analysé les contacts entre les FDC et les éléments nerveux.
Lexpression de la PrPc est une condition sine qua non pour la formation de PrPres. Cette protéine cellulaire sert probablement de récepteur pour son homologue infectieux mais sert surtout de substrat pour lamplification de PrPres ; toute modification au niveau de sa synthèse pourrait entraîner un changement de la cinétique dinfection et pourrait expliquer lapparente absence dinfectivité constatée au niveau du système immunitaire chez les bovins. Lexpression tissulaire et cellulaire spécifique disoformes de la PrPc représente un facteur de lhôte potentiellement capable dinfluencer le tropisme cellulaire de lagent infectieux chez lhumain et le bovin. Cette expression a été étudiée dans les systèmes MALT bovins et humains. Pour affiner notre étude, nous avons analysé, par des techniques de western-blotting, le glycopattern de la PrPc ainsi que lexpression de ses formes tronquées dans les tissus lymphoïdes humains et bovins mais également dans des populations cellulaires spécifiques, les lymphocytes et les FDC. Afin de vérifier si les isoformes de PrPc sont spécifiques aux tissus lymphoïdes, nous avons effectué une étude comparative du pattern de glycosylation et du ratio des formes clivées de PrPc, exprimés au sein de différentes régions du système nerveux central bovin et humain. Les résultats de ces travaux sont repris dans le chapitre 3.

Identiferoai:union.ndltd.org:BICfB/oai:ETDULg:ULgetd-06052007-140640
Date01 June 2007
CreatorsDefaweux, Valérie
ContributorsMoutschen, Michel, Aucouturier, Pierre, Antoine, Nadine, Heinen, Ernst, Grisar, Thierry, Cras, Patrick, Deprez, Manuel, Thiry, Etienne, Feller, Georges
PublisherUniversite de Liege
Source SetsBibliothèque interuniversitaire de la Communauté française de Belgique
Detected LanguageFrench
Typetext
Formatapplication/pdf
Sourcehttp://bictel.ulg.ac.be/ETD-db/collection/available/ULgetd-06052007-140640/
Rightsunrestricted, Je certifie avoir complété et signé le contrat BICTEL/e remis par le gestionnaire facultaire.

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