La grille tient une place problématique dans l'histoire de l'art. Le critique y voit une structure abstraite, un signe pictural, une originalité recouvrant la rupture posée début xxème entre peinture et histoire. Or, le cubisme, sensément initial, se montre pluriel et perclus de résonances classiques. D'où, ressortent l'idée de charnière et la nécessité de définir d'abord la grille comme forme, possibilité de structure et qui peut faire sens. Mondrian retourne le tableau brunelleschien puis, fort de Braque, tente de mettre en phase représentation plane et plan de représentation. Par son œil, l'objet devient ainsi << division du mur» et, poussée l'outrance, la grille se réduit à un modèle architectural. Ceci dit, son ultime période suggère que la forme sait autrement répondre d'un modèle textile (le tressage). Matisse, lui, emprunte au tapis qui privilégiele nœud, le module, non la ligne. La grille textile revêt trois variantes, étrangères en termes d'extension et de processus. Le modèle architectural reconnaît ces versions. Un cas unique favorisant le nœud fait ressurgir un troisième modèle: cartographique. Sa variante nodale (le marteloire) se retrouve chez Mondrian (en écho à l'histoire de la peinture hollandaise) et chez Braque (sans plus de raison que formelle). La relation à l’œuvre d'art, propice au<< fictionnement », et son anachronisme expliquent la qualité anhistorique de la forme. Psychologie et anthropologie aidant, une stratégie émerge, permettant (selon certains critères dont le marteloire pour schème) de l'étudier à l’œuvre scientifiquement (non seulement pour document), tel un complexe production-réception duquel la rencontre se rejoue indéfiniment. / The grid occupies a problematic place in art history. Critics consider it as an abstract structure, a pictorial sign or an originality mirroring the division between painting and (hi)story that look place at the beginning of the XXth. But cubism, which supposedly came first, appears in fact to be plural and ridden with classical echoes. Hence the concept of hinge and the necessity of defining the grid as a form, above ali (a possibility of structure, and one thal can make sense). Mondrian first turns the brunelleschian picture and then, forcing Braque, tries to put in phase flat representation and plan of representation. Under his eye, the abject becomes "division of the wall" and, to extrapolate, the grid is reduced to an architectural madel. Nevertheless, his final period suggests thal form can actually answer to a textile madel (plaiting). As for Matisse, he paints from the carpe!, which relies on knots and modules rather than li nes. The textile grid takes three aspects thal are very different in terms of extension and process. The architectural madel follows these three aspects. Aunique case centered on the knot creates a third madel: cartographie. Ils nodal variant (the marte/aire) can be found in the works of Mondrian (as an echo of the history of Dutch painting) and Braque (for formai reasons only). The relation ta the work of art, thal permits "fictioning", and ils anachronic nature explain the ahistoric quality of the form. With the help of psychology and anthropology, a strategy appears thal (following several criteria, among which the marte/aire as a schema) allows to scientifically study it at work (not just as a document), as a production-reception complex.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2011STET2148 |
Date | 18 March 2011 |
Creators | Bouchon, François |
Contributors | Saint-Etienne, Mourey, Jean-Pierre |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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