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Une Espagne borgne : la vision des photographes espagnols et étrangers durant la période médiane du franquisme (1945‐1959) / A One-Eyed Spain : the Vision of Spanish and Foreign Photographers Under Median Franquism (1945–1959)

Après la victoire militaire du général Franco, le 1er avril 1939, s’instaure en Espagne une dictature militaire et ecclésiastique. Un « temps du silence » commence pour les vaincus de la guerre. À partir de 1945, cependant, la dictature surnage après la défaite des régimes qui avaient été ses modèles ; elle va traverser plusieurs étapes. L’époque médiane du franquisme (1945-1959) sera celle de la consolidation du régime, qui s’affiche désormais comme nationalcatholique.Dans le domaine photographique, les pratiques professionnelle et amateur vont se heurter à de sévères et nombreux interdits, et l’imagerie nationale sera celle du repli sur soi, du respect des conventions. La photographie espagnole sera adepte du franquisme ou sa vassale obligée ; ses avant-gardes seront balayées, les reportages, muselés, et les mouvements rétrogrades, comme le pictorialisme tardif, magnifiés. Une photographie qui ne donnera qu’une vision borgne de la réalité, tant les sujets traités obéissent à une certaine nostalgie de commande, aux reflets maniérés et académiques d’un passé révolu.Un élan de modernité et des minces filets d’air libre surgiront néanmoins de la province – où naîtront des associations d’amateurs – ainsi que de la vision des quelques photographes étrangers qui parcourent l’Espagne à cette époque. En interrogeant les usages et les pratiques, en scrutant l’esthétisme de ces images, nous tenterons de savoir dans quellemesure, de quelle manière et jusqu’à quel point les photographes espagnols et étrangers ont pu représenter la société espagnole de 1945 à 1959. Les uns, dans un discours de légitimation d’un pouvoir en place ; les autres, dans un esprit moderniste et humaniste / After General Franco’s victory on April 1st, 1939, a military and ecclesiastical dictatorship takes hold of Spain. A “time of silence” sets in for the vanquished of the war. After 1945, however, the dictatorship survives the demise of the political regimes it had modelled itself on and goes through several stages. Under the median period of Franquism (1945–1959), the regime, in a phase of consolidation, sets itself up as National-Catholic. In the realm of photography, both professional and amateur practices are up against harsh, manifold prohibitions, and the national imagery displays introversion and respect for conventions. Spanish photography proves the follower or mandatory vassal of Franquism; its avant-gardesare annihilated, its reports muzzled, while retrograde movements, such as late Pictorialism, are glorified. It conveys only a one-eyed vision of reality in that its subjects respond to a conventional nostalgia reflecting a bygone past in affected, academic fashion.However, a surge of modernity, as well as thin trickles of fresh air, emerges from the provinces –where amateur associations come into light– and from the vision of some foreign photographers then touring Spain. We will question common practices and scrutinize the esthetics of these images in order to find out how, to what extent and in what way theseSpanish and foreign photographers have managed to picture Spanish society between 1945 and 1959: some with a view to legitimizing the authorities in control, others in a modernist, humanist frame of mind

Identiferoai:union.ndltd.org:theses.fr/2011REN20059
Date03 December 2011
CreatorsHenry, Yann
ContributorsRennes 2, Dubosquet Lairys, Françoise
Source SetsDépôt national des thèses électroniques françaises
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
TypeElectronic Thesis or Dissertation, Text

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