À partir d’une enquête ethnographique réalisée dans la région caféière du Soconusco, au sud du Chiapas, cette thèse contribue à la compréhension des mutations profondes des mondes ruraux mexicains et en particulier celles qui ont touché l’ejido. Elle documente les trajectoires économiques, politiques et familiales d’hommes et de femmes d’une génération charnière, née dans les années 1950, ayant vécu deux moments historiques distincts : une première socialisation structurée autour de la production agricole de la parcelle et de l’ejido, qui ont imposé un certain nombre d’obligations et contribué à construire des identités de genre spécifiques ; puis, à partir de la décennie 90, dans une nouvelle étape de son cycle familial, cette même génération fait face à des processus de désagrarisation et d’individualisation des marchés du travail et des interventions étatiques. Au sein du village, les familles rencontrées agrègent désormais des trajectoires laborieuses plus diverses, plus tertiaires et moins agraires, mais aussi précaires et incertaines, fortement différenciées selon les individus, ainsi que le support familial dont ils sont issus et dont ils disposent. Il s’agira de comprendre comment, dans ce nouveau contexte, certains parviennent à « rester au village » à travers l’analyse des territoires familiaux perpétuant l’ancrage local. Cette thèse donne à lire les expériences vécues de la sédentarité et leur mise en récit par une génération dont les premiers cadres de socialisation sont aujourd’hui profondément remis en question. Les hommes et les femmes rencontrés reconfigurent alors leurs affiliations symboliques, leurs appartenances familiales et villageoises. / From an ethnographic investigation in a coffee region of Soconusco, in southern Chiapas, this thesis contributes to understand the profound changes of Mexican rural world and especially those that affected the ejido. It documents the economic, political and family trajectories of men and women of a transitional generation, born around 1950, who lived two distinct historical moments: a first socialization structured around the agrarian production and the ejido, which imposed obligations and built specific gender identities; then, from the 90s, in a new step of her family life course, this generation faces deagrarianization and individualization process of the labor market and state intervention. In the village, the families had then professional trajectories more diverse, more tertiary and less agrarian, but also precarious and strongly differentiated according to the individuals and their family support. It involves understanding how, in this new context, some manage to “stay in the village” with the analysis of the family territories perpetuating this local anchorage. This thesis gets to read the experiences of the sedentary people and the narratives of a generation whose first socialization frames are today profoundly questioned. Men and women interviewed rebuild their symbolic affiliations, their family and village links.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2016USPCA112 |
Date | 14 December 2016 |
Creators | Rinaldy, Alicia |
Contributors | Sorbonne Paris Cité, Cosío-Zavala, María-Eugenia |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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