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Québec-sur-Mer : maritorialité en Laurentie

Titre de l'écran-titre (visionné le 9 janvier 2024) / Au Québec, pour nombre de personnes, l'évidence topographique qu'est le Saint-Laurent à la surenchère de superlatifs est dotée d'un puissant genius loci en apparence bien ancré dans l'espace et le temps. Une certaine superficie de ses rives humanisées, portion de Laurentie, est également baignée d'une atmosphère variablement maritime, héritée ou construite, mais difficilement qualifiable et moins encore quantifiable. Délicate à circonscrire, mais assurément de culture maritime, la Laurentie est à la fois lieu -- la rive, vue de la terre -- et concept -- la combinaison du Saint-Laurent et de ses côtes, vues de la mer. Néanmoins, individuellement et collectivement, et à l'inverse de leur prise de la terre, de la forêt, d'autres ressources et récemment du Nord, les gens du Québec semblent ne s'y adjoindre et se la représenter que timidement et sans consensus. Manifestement, dans une apparente ignorance généralisée des qualités laurentines essentielles, ceux-là sont contraints d'un accès physique improbable dans un contexte de propriété incertaine et de règlementation à l'extrême, politique, économique, technique et culturelle. Des concepts géographiques sont à introduire et à mettre en œuvre afin d'étudier scientifiquement cette relation au Saint-Laurent, les manières contemporaines qu'ont ces acteurs terrins de généralement ne pas revendiquer leur mer pourtant si prégnante, et même de lui tourner le dos. La maritorialité est un domaine d'étude nouveau et inexploré en géographie humaine. En contexte spécifique de « territorialité maritime », elle construit et interroge les modalités des relations d'homme-à-la-mer, de liens humains individuels et collectifs avec un espace érémal inhabitable et inhabité, bien qu'humanisé et faiblement anthropisé. La Laurentie prend alors des dimensions conceptuelles au delà de son simple locus maritorial déjà évoqué, en matière de perceptions, de représentations, de conceptions et d'affections, depuis sa pure esthétique jusqu'au contrôle de ses mobilités à diverses échelles micro, méso et macro. Remarquons que l'objet d'étude est bien la maritorialité et non la maritimité, qui désigne plutôt un résultat de maritimisation des politiques, économie, usages et pratiques de la mer par l'État et l'industrie. Les théories du cadre géographique structuraliste -- dont la spatialisation des phénomènes à l'objet et celles de l'interdit initial de propriété et de la forme urbaine -- serviront à modeler un nécessaire domaine d'océanologie humaine, afin d'exposer le processus de la génération de l'espace océanologique humanisé du Saint-Laurent et de la Laurentie. Dans cette génération s'assemblent en séquence des savoirs et les valeurs axiologiques, déclencheurs de désirs et fondements de normativités, puis la catégorisation de l'espace en domaines et les discontinuités qui les joignent, et jusqu'aux contrôles des mobilités et des positions de ses utilisateurs. Les gens du Québec tournent-ils vraiment le dos à la Laurentie? Comment et pourquoi cela se pourrait-il? Quelque détour de leur géographie et de leur histoire les en aurait-il déviés? Le Saint-Laurent fait-il partie du territoire du Québec? La recherche raisonnera de façon inédite les causes et les effets d'une exclusion ou d'une privation de ce maritoire laurentin, pourtant réputé patrimonial et fondateur d'identité, et tentera de trouver réponse à la question à qui appartient le Saint-Laurent? / In Quebec, for many people, the topographical certainty of the St. Lawrence, with its one-upmanship of superlatives, is endowed with a powerful genius loci seemingly well anchored in space and time. Some area of its humanized shores, considered as part of Laurentia, is also bathed in a variably maritime atmosphere, inherited or constructed, but difficult to qualify and still less quantifiable. Delicate to circumscribe, but certainly of maritime culture, Laurentia is both place -- the shore, seen from land -- and concept -- the combination of the St. Lawrence and its coasts, seen from the sea. Nevertheless, individually and collectively, and in contrast to their taking of the land, the forest, other resources and recently the North, the people of Quebec seem to be only timidly joining in and representing Laurentia, and without consensus. Obviously, in an apparent general ignorance of the essential Laurentine qualities, these are constrained from an improbable physical access, in a context of uncertain property and extreme political, economic, technical and cultural regulations. Geographical concepts must be introduced and implemented to scientifically study this relationship to the St. Lawrence, the contemporary ways in which these terrine actors generally do not claim their sea, yet so significant and even turn their backs on it. Maritoriality is a new and unexplored field of study in human geography. In specific context of “maritime territoriality”, it constructs and questions the modalities of human-to-the-sea relations, of individual and collective human ties with an uninhabitable and uninhabited space, albeit humanized and weakly anthropized. Laurentia then takes conceptual dimensions beyond its simple maritorial locus already mentioned, in terms of perceptions, representations, conceptions and affections, from its pure aesthetics to the control of its mobility, at various micro, meso and macro scales. Do consider that the object of study is indeed maritoriality and not maritimity, which refers rather to a result of the maritimization of the policies, economy, uses and practises of the sea by the State and the industry. The theories of the structural geography framework -- including the spatialization of phenomena to object and those of the initial prohibition of property and the urban form -- will be used to model a necessary field of human oceanology, conducive to exposing the process of the generation of humanized oceanological space of the St. Lawrence and Laurentia. Assembled in sequence in this generation are knowledge and axiological values, triggering desires and founding normativities, then categorization of space into domains and the discontinuities that join them, and up to the controls of the mobility and positions of its users. Are the people of Quebec really turning their backs on Laurentia? How and why could this happen? Has some detour in their geography and history led them astray? Is the St. Lawrence part of Quebec's territory? This unprecedented research will examine the causes and effects of an exclusion or deprivation of this Laurentine maritory, yet reputed patrimonial and identity builder, and will attempt to find answers to the question: to whom does the St. Lawrence belong?

Identiferoai:union.ndltd.org:LAVAL/oai:corpus.ulaval.ca:20.500.11794/132123
Date16 May 2024
CreatorsBoucher, Alain
ContributorsMercier, Guy
Source SetsUniversité Laval
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
TypeCOAR1_1::Texte::Thèse::Thèse de doctorat
Format1 ressource en ligne (xxv, 537 pages), application/pdf
CoverageSaint-Laurent (Fleuve), Saint-Laurent, Vallée du.
Rightshttp://purl.org/coar/access_right/c_abf2

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