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Communiquer la genèse de l’organisation : l’invention rhétorique de Québec solidaire

La thèse aborde le « trou noir de la genèse » dans l’étude des organisations, c’est-àdire comment une organisation en vient à exister pour la première fois. Elle montre
comment la genèse s’accomplit à travers l’agencement de multiples composantes
(humaines, symboliques, matérielles), articulées à travers les interactions. S’appuyant sur
une analyse détaillée des interactions performées durant le congrès fondateur d’un parti
politique au Québec tenu durant l’année 2006, elle identifie et discute les diverses stratégies
et tactiques employés par les artisanes et artisans de cette fondation pour mettre en acte
l’existence de ce nouvel agent collectif. Autrement dit, la thèse mène à une recension des
manières de « communiquer la genèse ». Cela inclut l’usage de narratifs unificateurs, la
gestion des identités, la mise en place de principes à travers des documents fondateurs, et la
création d’une voix collective, à la fois partagée et négociée par les divers agents impliqués
dans ce processus. Ces accomplissements mettent en lumière la dimension résolument
rhétorique de l’organisation, conçus en tant que « stratégies pour rendre compte d’une
situation », pour nommer sa structure et ses composantes primordiales à travers « l’usage
du langage comme moyen symbolique d’induire la coopération ». La configuration
rhétorique de discours, d’objets, de corps, de dispositifs spatiaux et physiques, et
d’impératifs économiques, politiques et institutionnels à l’oeuvre dans les organisations
procure un nouvel éclairage sur les modes d’existence de l’organisation. Par le fait de
recenser les composantes « essentielles » ou « fondatrices » du parti politique investigué, et
par l’analyse de celle-ci à l’aide des concepts de la théorie rhétorique du dramatisme, la
thèse développe une perspective novatrice pour l’étude de la constitution communicative
des organisations. / The dissertation addresses the “black hole of genesis” in organizational studies: how an
organization gets constructed in the first place, and for the first time. It shows that an
organization is founded through the interplay of various agencies (human, symbolic,
material) articulated by communicative interactions. Based on the in-depth analysis of
interactions performed during the founding convention of a political party in the Canadian
province of Québec in 2006, it identifies and discusses the various strategies and tactics
employed by members to enact the existence of a new collective agent, i.e., their ways of
“communicating genesis.” Those include unification narratives, management of identities,
institution of principles through founding documents, and the establishment of a collective
voice, simultaneously shared and disputed by various agents. Such accomplishments are
inherently rhetorical to the extent that they are “strategies for encompassing a situation,” for
naming its structure and outstanding ingredients through “the use of language as a symbolic
means of inducing cooperation.” This rhetorical configuration of discourses, objects,
bodies, physical and spatial designs, economical, political, and institutional imperatives,
that represents the heterogeneous agencies at work in organizations, bears new lights on
what organizations come into being. By identifying the “foundational” or “essential”
components of this political party, and by inscribing them in the concepts of the dramatist
rhetorical theory, the dissertation develops an innovative perspective for the study of the
communicative constitution of organizations.

Identiferoai:union.ndltd.org:umontreal.ca/oai:papyrus.bib.umontreal.ca:1866/7011
Date03 1900
CreatorsChaput, Mathieu
ContributorsCooren, François
Source SetsUniversité de Montréal
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
TypeThèse ou Mémoire numérique / Electronic Thesis or Dissertation

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