Poser la question de l’erreur implique de soulever une demande sur le statut de la philosophie, pratique finalisée, en tant que « science de la vérité » (d’après Aristote), à débusquer la possibilité dans laquelle l’erreur consiste à part entière. Corrélativement, cela équivaut à envisager le rapport entre machine et organisme, étant donné que l’erreur apparaît en fonction d’une anticipation de l’expérience (ou de sa reconsidération rétrospective) qui a partie liée avec un quelque genre d’acte créatif, vital ou artificiel. Georges Canguilhem et Raymond Ruyer ont ressentis avec force cet entrelacement, en problématisant, d’un côté, l’idée positiviste selon laquelle la technique dérive toujours d’une application du savoir scientifique et, de l’autre côté, la conception qui oppose vie et artifice. En essayant, donc, d’établir et de montrer la liaison entre ces trois domaines, la thèse parcourt l’œuvre de ces deux penseurs et illustre la manière dont l’erreur bouleverse une fois pour toutes chaque cadre ontologique fixe. La considération d’autres perspectives (Gilles Deleuze et Félix Guattari, Jean Cavaillès et l’inconnu Louis Weber) nous introduit, ensuite, à l’exigence de se référer, pour éclaircir les questions ontologiques et gnoséologiques, à la discursivité scientifique et aux logiques plurielles qu’elle déploie. Une pensée plurielle des techniques, fondée dans l’autonomie du geste et sur l’imprévisibilité de ses conséquences, devrait se rejoindre ainsi à une logique du vivant qui ne fait qu’une avec la logique – la forme – du discours philosophique. L’erreur opèrerait à l’instar d’un dispositif onto-poïétique qui requiert, néanmoins, de reconnaître une seule, véritable réalité : la recherche. / Error is a philosophical item that involves the statute of philosophical inquiry itself, a practice which aims to track down, as such as «science of the truth» (according to Aristotle), the possibility wherein error entirely consists. In parallel, that means to understand the relation between machine and organism, because the error can appear only in function of an anticipation of experience (or its retrospective observation), entailed materially, even before cognitively, by a biological or technical creative act. Georges Canguilhem and Raymond Ruyer have explicitly considered this problem, criticizing the positivistic idea about scientific derivation of technics as well as the irreducible distinction between living beings and artificial realities. Throughout the works of these two thinkers, the dissertation attempts to explain this fundamental relationship and to set up how error subverts every effort to fix a definitive ontology. Evaluating also others perspectives (like Gilles Deleuze and Félix Guattari’s view or the Jean Cavaillès and the unknow Louis Weber’s contributions), the argumentation leads to argue, furthermore, that, to clarify gnoseological and ontological problems, it is necessary to strictly follow the scientific discursivity and the pluralistic logics laid out by it. A pluralistic technics’ thought, based on autonomous gestures and on their unpredictable consequences, has to be reconnected to a logic of life which is the same order of the logic – the form – of philosophical discourse. Error should operate like an onto-poietic device and determine only a kind of genuine reality: research.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2019SORUL044 |
Date | 31 May 2019 |
Creators | Poccia, Daniele |
Contributors | Sorbonne université, Università del Salento (Italie), Pradelle, Dominique, Castellana, Mario |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | Italian |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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