Dans le cadre du projet hydroélectrique d 'Emosson, l'EDF a dû capter le torrent sous-glaciaire d'Argentière à une altitude supérieure à celle du plan d 'eau du barrage d'Emosson, c'est-à-dire vers 2000 m, au niveau du verrou de Lognan . En 1975, l'eau qui s'écoulait jusque là dans le sillon principal en a progressivement disparu. Elle s ' écoule maintenant près de la rive droite . C 'est pour ces raisons que la Société d'Emosson a demandé au Laboratoire de Glaciologie et Géophysique de l'Environnement d'étudier d'une part le problème de la prévision des crues et décrues du glacier, d'autre part celui de l'écoulement des eaux sous-glaciaires d'Argentière. Le premier de ces problèmes est lié à l'un des principaux thèmes de la glaciologie actuelle, la réaction des glaciers tempérés aux variations climatiques, qui nécessite l'étude de la dynamique de ces glaciers. Le second concerne l'hydrologie sous - glaciaire, c'est- à -dire l'étude de l'eau liquide dans et sous les glaciers. Ce thème a été relativement peu abordé du fait des difficultés que rencontrent les études de terrain. Le premier chapitre est constitué par l 'étude des bilans mesurés aux différentes lignes de balises que le laboratoire relève depuis 1975. Ces bilans satisfont assez bien au modèle statistique linéaire de Lliboutry (1974) . Aussi peut-on estimer les variations centrées du bilan de masse du glacier depuis 1975 . Celles - ci sont assez bien corrélées avec celles estimées au Glacier de Saint-Sorlin. Un modèle est proposé pour décrire les bilans de différents glaciers. Le second chapitre traite des réactions du glacier aux variations du bilan en analysant les variations du niveau de la glace mesuré à différents profils transversaux depuis le début du siècle. Un mécanisme est proposé pour expliquer la crue observée sur la langue terminale en 1970-75. Les vitesses annuelles mesurées aux différentes lignes de balises depuis 1975 sont analysées au chapitre 3 et utilisées au chapitre 4 pour calculer les débits de glace à travers différentes sections et faire le bilan de masse de différentes tranches de glacier. Au chapitre 5, afin d'expliquer les variations de la vitesse en surface, celles- ci sont étudiées à l 'échelle du mois. Les variations saisonnières importantes observées ne s'expliquent qu'en faisant intervenir les conditions hydrologiques à la base du glacier. La dynamique et l'hydrologie du glacier semblent très étroitement liées . Dans le chapitre 6 sont analysées les observations effectuées au cours de la campagne de forages de 1980. Une "nappe d 'eau" intraglaciaire est mise en évidence à l'amont du verrou de Lognan. Il semble que le glacier se comporte d'une manière intermédiaire entre un milieu perméable et un milieu karstique. Les deux derniers chapitres concernent des calculs numériques utilisés dans les chapitres précédents. Au chapitre 7, on tente de calculer les vitesses en profondeur à partir des vitesses mesurées à la surface d'un glacier. Mais une instabilité numérique apparait avant que le lit ne soit atteint. Au chapitre 8, le profil piézométrique de différents chenaux est calculé à partir d'une théorie établie par Rothlisberger (1972) selon laquelle la fermeture des chenaux par déformation de la glace est compensée par la fonte produite par dissipation d'énergie newtonienne.
Identifer | oai:union.ndltd.org:CCSD/oai:tel.archives-ouvertes.fr:tel-00690683 |
Date | 28 April 1981 |
Creators | Hantz, Didier |
Source Sets | CCSD theses-EN-ligne, France |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | PhD thesis |
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