Dans une approche qui met à profit les apports de l’anthropologie nord-américaine et de l’ethnolinguistique européenne, la thèse étudie l’activité néologique inuit concertée au Nunavut, appelée taiguusiliurniq. Dans un premier temps, y sont examinés en diachronie les rapports de force linguistiques que les Inuit de l’Arctique oriental canadien ont entretenus au fil des siècles avec les explorateurs, les baleiniers, les marchands, les missionnaires, et enfin l’administration, et qui constituent l’arrière-plan sur lequel se sont arrimés les métiers de la traduction en langue inuit et les débuts de l’institutionnalisation de l’innovation lexicale. La deuxième partie s’intéresse à l’émergence de la terminologie propre à la sphère publique et aux défis que pose sa normalisation sur le plan juridique, technique, linguistique et culturel. La dernière partie est consacrée à un examen minutieux de cette terminologie, alimenté par des données issues d’un travail de compilation lexicale et par la description détaillée d’un atelier de développement terminologique. Sous la forme d’une synthèse, sont mises au jour les bases productives et affixes récurrents, l’adoption des modes de désignation, les questions liées au découpage du réel et enfin les caractéristiques et défis actuels de la langue inuit en tant que langue spécialisée, dans un contexte où la parole contribue à pérenniser les rapports d’autorité et de pouvoir. Élaboré sous la forme d’une matrice, le lexique analytique trilingue (inuktitut-français-anglais), placé en annexe, constitue un outil d’analyse voué à nourrir la réflexion d’ordre lexicologique engagée par les professionnels de la langue inuit au Nunavut. Mots clés : Inuit, inuktitut, ethnolinguistique, néologie, lexicologie, parole, autorité, pouvoir, Nunavut, Arctique canadien / Using North American anthropology and European ethnolinguistics in a combined approach, this thesis studies Inuit neological activity undertaken in concerted action, called taiguusiliurniq. The first part examines diachronically the relations of power as regards language maintained over centuries between the Inuit of Eastern Arctic Canada and explorers, whalers, merchants, missionaries and finally with the administration; all of these making up the background on which arose the professions of interpreters and translators working with Inuktitut, along with the early days of institutionalized neology. The second part deals with the emergence of the terminology specific to the public sphere and to the challenges of its standardization in legal, technical, linguistic and cultural terms. The last part offers a careful examination of this terminology, fueled by data extracted from the creation of a lexicon and by a detailed description of a terminology development workshop. In a synthetic format, recurrent verb and noun roots along with affixes are highlighted, as well as choices regarding modes of designation, and the current challenges of Inuit language as a specialized language in a context where speech plays a part in the perpetuation of the relations of power and authority as regards language. Developed as a matrix, the trilingual analytical lexicon (Inuktitut-French-English) placed in the appendix is designed as an analytical tool meant to feed the lexicological reflection that Nunavut Inuit language professionals are engaged in. Keywords: Inuit, Inuktitut, ethnolinguistics, neology, lexicology, speech, authority, power, Nunavut, Canadian Arctic
Identifer | oai:union.ndltd.org:LAVAL/oai:corpus.ulaval.ca:20.500.11794/22920 |
Date | 18 April 2018 |
Creators | Cancel, Carole |
Contributors | Therrien, Michèle, Laugrand, Frédéric |
Source Sets | Université Laval |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | thèse de doctorat, COAR1_1::Texte::Thèse::Thèse de doctorat |
Format | 2 v., application/pdf, application/pdf |
Coverage | Nunavut |
Rights | http://purl.org/coar/access_right/c_abf2 |
Page generated in 0.0022 seconds