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Approche évolutionniste de la préférence homosexuelle masculine / Male homosexual preference and evolution

La préférence homosexuelle masculine (PHM) est considérée comme un paradoxe darwinien car c'est un trait partiellement héritable, induisant une baisse de succès reproducteur, ayant une fréquence (en Occident) entre 2 et 6 % et qui semble propre à l'espèce humaine (en excluant les espèces domestiquées). La sélection de parentèle, ou bien un facteur pléiotrope antagoniste sont classiquement proposés, bien que l'essentiel des données proviennent de sociétés occidentales. Nous avons proposé une nouvelle hypothèse, basée sur la stratification sociale et permettant d'expliquer la spécificité humaine, dans laquelle la migration sexe-dépendante de type hypergyne amplifie la sélection d'un gène antagoniste. La plausibilité de cette hypothèse est confirmée par des modèles théoriques d'ESS et des modélisations individu-centrés. De plus, une analyse comparative basée sur données anthropologiques a permis de montrer un lien entre le niveau de stratification d'une société et la probabilité que la PHM soit connue dans cette société. La sélection de parentèle, mesurée dans une société non-occidentale (Indonésie), semble participer à la compensation du coût reproductif de la PHM, mais insuffisamment pour en expliquer le maintien. Les principales caractéristiques familiales associées à la PHM, l'excès de grands frères, et la fécondité accrue dans certaines classe d'apparentés, se retrouvent également en Indonésie. Toutefois, en Indonésie, les classes d'apparentés concernées différent en partie des résultats obtenus en occident et ne correspondent pas aux attendues de l'hypothèse de sélection sexuellement antagoniste portée par le chromosome X. La prise en compte de l'interaction entre facteurs sociaux et biologiques ainsi que l'acquisition de données hors des sociétés occidentales ouvrent de nouvelles perspectives de compréhension de ce paradoxe darwinien. / Male homosexual preference (MHP) is considered as a Darwinian paradox, as it is partially heritable, induces a reproductive cost, has a prevalence estimated (in western countries) between 2 and 6%, and seems to be specific to humans (excluding domesticated species). Kin selection or sexually antagonistic factors have been proposed as possible explanations, although most data come from western countries. Here, we proposed a new hypothesis, based on social stratification, able to explain the specificity of human MHP, in which hypergyny (up-migration of the women) enhances the selection of a sexually antagonistic gene. This hypothesis is supported by theoretical models (ESS) and individual-based modelling. Furthermore, a comparative analysis based on anthropological data showed that the level of social stratification predicts the probability for MHP to be known in a society. Kin selection was tested in a non-western society (Indonesia), and seems to contribute to the compensation of the reproductive costs associated with MHP, although this effect alone was insufficient to explain the maintenance of MHP. The main biodemographic features associated with MHP, an excess of older brother and an increased fecundity of some classes of relatives, were also found in Indonesia. However, the classes of relatives affected by this increased fecundity differ from the classes affected in western populations, and differ from the predictions of the sexually antagonistic genetic factor hypothesis displayed on an X chromosome. Taking into account the interaction between social and biological factors, together with the acquisition of new data in non-western populations, open new perspectives in our understanding of this Darwinian paradox.

Identiferoai:union.ndltd.org:theses.fr/2014MON20125
Date11 December 2014
CreatorsBarthes, Julien
ContributorsMontpellier 2, Raymond, Michel, Crochet, Pierre-André
Source SetsDépôt national des thèses électroniques françaises
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
TypeElectronic Thesis or Dissertation, Text

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