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Approche immunoprotéomique : valeurs et limites pour l'identification de réactivités discriminantes d'anticorps auto-immuns

Dans le cadre du diagnostic biologique des maladies auto-immunes, les autoanticorpssont généralement recherchés par des méthodes qui utilisent des antigènes(ou peptides) présélectionnés. De telles techniques ont des limites qui pourraient êtrecontournées par de nouvelles approches. Dans le premier temps de ce travail, nousrapportons l'intérêt d'évaluer les réactivités d'auto-anticorps vis-à-vis de ciblesmodifiées par des processus post traductionnels, comme la citrullination dans lecadre diagnostique de la polyarthrite rhumatoïde. Cette approche ne peut toutefoispas être transposée à toutes les pathologies auto-immunes, et notamment lasclérose en plaques. Dans un deuxième temps, notre démarche s'est élargie àl'analyse globale de la réactivité des immunoglobulines G sériques dirigée contredifférents extraits d'antigènes tissulaires, notamment issus du cerveau. Malgré lagrande hétérogénéité des réponses interindividuelles, il a été possible d'observer desprofils de réactivités distinguant les sujets sains de patients souffrant de différentespathologies à composantes auto-immunes. Cette signature sérologique permetégalement de distinguer les profils auto-immuns associés à différentes maladies etmême de distinguer leurs formes cliniques. Dans le modèle expérimental développéau laboratoire, nous avons observé que des modifications de ces profils apparaissentde façon précoce et peuvent être liés à une évolution péjorative ou favorable de lamaladie auto-immune. Ces résultats ont été confirmés dans la sclérose en plaques,où l'étude menée chez des patients ne présentant qu'un syndrome clinique isolé, amontré que les profils de réactivité sérique des IgG sont déjà marqués de l'empreintede la maladie qui se révèlera cliniquement en moyenne trois ans plus tard. De façonintéressante, d'autres travaux ont montré que le répertoire des IgM pouvaitégalement être perturbé au cours d'un processus auto-immun dont la pathogénierepose sur un dysfonctionnement des lymphocytes T (syndrome APECED). Cesrésultats suggèrent que des mécanismes T dépendants mais aussi T indépendantspèsent sur la constitution et l'entretien du répertoire auto-immun pathologique.Pour identifier les cibles des réactivités discriminantes révélées par cette premièreapproche, nous avons développé une technique de caractérisation moléculairefaisant appel à la technique immunoprotéomique. Alors que les pathologieshumaines et les modèles animaux étudiés sont principalement des pathologiesspécifiques d'organe, les antigènes tissulaires qui ont été identifiés comme cibles desréactivités spécifiquement associées à ces pathologies sont des antigènesubiquitaires, et non des antigènes spécifiques d'organe. Ces résultats posent laquestion de l'implication réelle de ces cibles dans la physiopathologie des maladiesauto-immunes. Ils illustrent également l'impérative nécessité de connaître les limitesdes résultats apportés par les méthodes d'immunoprotéomique.La caractérisation de la signature sérologique d'un processus pathologique, autravers de l'analyse des perturbations globales des réactivités sériques qui lui sontassociées, offre des perspectives intéressantes tant en termes de prise en charge dupatient qu'en termes de compréhension physiopathologique des maladies autoimmunes.Elle pourrait aboutir à d'utiles débouchés thérapeutiques. Ces attentesjustifient pleinement l'investissement qui a été mis en place par notre laboratoiredans le cadre de sa validation méthodologique.

Identiferoai:union.ndltd.org:CCSD/oai:tel.archives-ouvertes.fr:tel-00842782
Date21 December 2012
CreatorsDubucquoi, Sylvain
PublisherUniversité du Droit et de la Santé - Lille II
Source SetsCCSD theses-EN-ligne, France
Languagefra
Detected LanguageFrench
TypePhD thesis

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