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Faire communauté. Étude anthropologique des relations entre les éleveurs et leurs animaux chez les peuples mongols (d’après l’exemple des Halh de Mongolie et des Bouriates d’Aga, Russie) / Building community. Anthropological study of the relations between the herders and their animals among the Mongols (Halh Mongols and Aga Buryats, Russia)

Cette thèse, qui s’appuie sur plusieurs enquêtes ethnographiques chez les Halh de Mongolie et les Bouriates d’Aga, ainsi que sur des sources écrites en langues mongole, russe et occidentales, porte sur le pastoralisme nomade des peuples mongols. En étudiant la manière dont les éleveurs conçoivent l’agentivité de leurs animaux (chevaux, chameaux, bovins, moutons, chèvres et chiens) et se reposent sur cette dernière, elle montre que l’élevage pastoral, loin d’être réductible à un simple rapport de domination, est un système complexe composé d’interactions multiples entre humains et animaux, qui s’adaptent mutuellement pour faire communauté. À travers une abondante cartographie constituée à partir d’enregistrements GPS, l’analyse des aspects spatiaux de la cohabitation met au jour l’importance de la relation triadique homme-animal-environnement qui participe du maintien de la communauté. Cette communauté multispécifique engage des moyens de communication qui mobilisent les cinq sens et qui révèlent les capacités cognitives des animaux. Les éleveurs exploitent celles-ci dans les situations de coopération homme-animal, où le rôle joué par les animaux est différencié selon leurs caractéristiques individuelles. Malgré les différences environnementales, socio-économiques et politiques des deux terrains d’enquête, la perspective comparative met en lumière des éléments d’un continuum mongol. Les assemblages et équilibres fins à l’œuvre dans les relations interspécifiques révèlent la grande autonomie des animaux, dont les éleveurs attendent qu’ils jouent un rôle actif dans les tâches pastorales. / This thesis, based on several ethnographic surveys among Halh Mongols and Aga Buryats (Russia), as well as written sources in Mongolian, Russian and Western languages, addresses the nomadic pastoralism among the Mongols. By studying the way herders conceive the agency of their animals (horses, camel, cattle, sheep, goats and dogs) and rely on it, it is shown that animal husbandry, far from being reducible to a mere relation of domination, is a complex system made of multiple interactions between humans and animals, who mutually adapt to each other to build community. Through an abundant cartography based on GPS records, the analysis of the spatial features of cohabitation brings to light the importance of the triadic human-animal-environment relation which contributes to maintaining the community. This multispecies community engages means of communication which mobilize the five senses and reveal the animals’ cognitive capacities. Herders build on those in situation of human-animal cooperation, in which the role played by the animals is differentiated depending on their individual characteristics. Despite the environmental, socio-economic and political differences between the two fields, the comparative perspective highlights elements of a Mongol continuum. The assemblages and delicate balances prevailing in the interspecific relations reveal the large autonomy of animals, which are expected by herders to play an active role in pastoral tasks.

Identiferoai:union.ndltd.org:theses.fr/2015USPC0020
Date08 December 2015
CreatorsMarchina, Charlotte
ContributorsSorbonne Paris Cité, Legrand, Jacques, Stépanoff, Charles
Source SetsDépôt national des thèses électroniques françaises
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
TypeElectronic Thesis or Dissertation, Text

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